Après nous avoir raconté et donné à un voir un microcosme dans Autoportrait de Paris avec chat, Dany Laferrière nous offre cette fois tout un monde avec L’Exil vaut le voyage, un nouveau roman dessiné et écrit à la main tout juste paru aux éditions Grasset.
Dany Laferrière : l’exil sous un autre jour
"C’est un titre que porte en moi depuis une trentaine d’années. Je n’avais pas suffisamment vécu l’exil pour consentir à ce titre. J’avais remarqué que les exilés parlent de l’exil sur un ton plaintif, geignard. Mais pour moi, ce n’était pas une punition, c’était une récréation.", indique le romancier haïtien. Et pourtant c’est bien dans un mouvement de fuite qu’a commencé son exil, depuis un Port-au-Prince en état de siège. Il déroule ensuite une vie ayant pris ses fondements sur "une tragédie grecque". S’approprier une nouvelle culture, faire de nouvelles rencontres, prendre d’autres habitudes alimentaires, et tout cela d’un pays à l’autre, c'est ce qui se déroule sous nos yeux.
"Je voudrais pouvoir écrire avec des couleurs, des rêves et des lignes"
Le trait, le choix des couleurs, la graphie du texte… Tout traduit les émotions franches et vives qui ont traversé et traversent encore l’auteur. Laferrière peuple aussi ce monde miniature de ses rencontres réelles ou artistiques. On y croise donc Nina Simone, Charles Bukowski, Jean-Michel Basquiat, Edward Hopper, James Baldwin, Bruce Springsteen, Jorge Luis Borges ainsi que ses amours et ses amitiés. "Je voudrais pouvoir écrire avec des couleurs, des rêves et des lignes…", clame-t-il. Tout un programme à découvrir ici.
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N.S