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18 Janvier 2018
Delphine de Vigan : "La mise en danger des personnages des Loyautés est typiquement de notre époque"
Après le succès retentissant de D’après une histoire vraie, prix Renaudot et Goncourt des lycéens en 2015, Delphine de Vigan était de retour en librairie début janvier avec Les Loyautés (JC Lattès). Dans l’entretien qu’elle nous accorde à cette occasion, elle évoque le souffle qu’elle a trouvé pour écrire ce nouveau roman extrêmement nerveux à la construction narrative imparable et son souci d’être toujours dans le vrai, de tendre un miroir à la société.
Retrouver son axe, creuser le chemin qui est le sien… Quand on interroge Delphine de Vigan sur la genèse des Loyautés, sorti chez JC Lattès le 3 janvier, la romancière évoque une fluidité dans l’écriture, une nécessité, sentiment inverse de celui qui avait présidé à D’après une histoire vraie, qui lui avait valu notamment le prix Renaudot en 2015. "Je vois bien que je creuse petit à petit le même sillon", nous a confié l’auteure.
Faire confiance au lecteur pour recomposer ce qui n’est pas dit
Elle ajoute avoir eu une envie immédiate pour ce nouveau roman, celle de faire un livre court, nerveux, tendu, d’une centaine de pages, qu’on lirait en une ou deux fois et jouant avec la notion de hors champ comme au cinéma en faisant ainsi confiance au lecteur pour recomposer ce qui n’est pas dit. Voici pour la forme qui n’est évidemment pas dissociable du fond car cette narration chorale distribuant la parole et le point de vue comme un puzzle entre quatre personnages, distille une tension désormais indissociable du style de la romancière.
"Quelque chose probablement de ma faille personnelle"
Il y a donc Théo et Mathis, deux jeunes garçons d’aujourd’hui au seuil de l’adolescence et aux prises, comme d’autres avant eux dans l’œuvre de Delphine de Vigan, avec la tentation du vide, voire de la mort. "Je fais le constat que ce sont des motifs récurrents dans mon travail et il faut croire que je n’ai pas terminé de les explorer. Il y a quelque chose probablement de ma faille personnelle qui est peut-être d’ailleurs à l’origine de l’écriture" explique-t-elle avant d’ajouter : "En même temps, ce qui m'intéresse c'est de raconter ce que veut dire avoir treize ans aujourd’hui. (...) La manière dont Théo et Mathis se mettent en danger, elle est extrêmement contemporaine."
Si la lecture des Loyautés vous donne envie, n’hésitez pas à lire un extrait ici et à commander votre exemplaire !
Noémie Sudre