Au programme de cette rentrée littéraire : le portrait de femmes puissantes et inspirantes, et des fragments de vie enchâssés dans le paysage historique.
Femmes puissantes
La rentrée littéraire des éditions JC Lattès fait la part belle aux femmes. Si elles sont nombreuses à figurer parmi les auteurs de la rentrée, elles dépeignent dans leurs livres des femmes aussi puissantes qu'inspirantes.
À commencer par Madame Akli, personnage narrateur à la voix envoûtante dans le nouveau roman de Nina Bouraoui, Satisfaction. À travers le récit de cette femme française dans l'Algérie des années 1970, ce sont des thèmes littéraires chers à Nina Bouraoui que l'on retrouve : l’enfance qui s’achève, l’amour qui s’égare, le désir qui fait perdre la raison.
C'est un tout autre portrait de femme que nous donne à lire Valérie Tong Cuong dans Un tesson d'éternité, en nous emmenant au coeur de la vie parfaitement millimétrée d'Anna Gauthier. Vie qui ne va pas tarder à voler en éclats lorsque son fils Léo, lycéen sans histoire, se retrouve aux prises avec la justice, et que le passé d'Anna, celui d'une enfance sacrifiée, se dévoile.
Miranda Popkey, enfin, fait le pari audacieux de nous plonger au coeur des pensées d'une femme, mère célibataire à San Francisco. Dans Les conversations, le lecteur pénètre les histoires que peuvent se raconter les femmes non seulement entre elles, mais aussi à elles-mêmes. L'occasion d'évoquer l'amour, la honte, le désir, ou encore le féminisme et la culpabilité.
Petite et grande histoires
Si les femmes semblent avoir une place de choix dans la rentrée littéraire des éditions JC Lattès, ces dernières font se rencontrer leur histoire avec l'Histoire.
Isabelle Sorente en est sans doute l'exemple le plus parlant. Dans La femme et l'oiseau, elle entremêle savamment deux époques : le passé des Malgré-nous rencontre le présent, incarné par Elisabeth dont la fille Vina est née de mère porteuse en Inde. A travers une narration envoûtante, Isabelle Sorente nous interroge sur la place de personnes prises au piège de combats qu'elles n'ont pas choisis.
C'est ce même héritage de la violence que l'on retrouve dans le roman de Julia Pialat, Quand la ville s'éteint. À travers le parcours du jeune Cobra, fils d'épicier qui rêve de devenir rappeur et qui va faire la rencontre de Chérif, ancien producteur de raï en déshérence, c'est toute la vie d'un quartier, celui de Strasbourg - Saint-Denis, et d'une génération qui se donne à lire : comment réussir à concilier origines populaires et rêves de gloire ?
Dans Le grand saut, Renaud Dély fait également se croiser deux destinées. La première est celle de Pierre Quinon, champion olympique de saut à la perche en 1984, qui se défenestre le 11 août 2011. La seconde est celle d'un enfant qui regarde la télévision lorsque Pierre Quinon remporte la médaille d'or. Deux trajectoires qui ne sont pas appelées à se croiser, sauf si elles se racontent avec la mémoire du coeur.
Rendez-vous à la rentrée !
Shannon Humbert.