Livre après livre, Nina Bouraoui ne cesse de creuser cette source intarissable : le désir qui nous anime les un.e.s vers les autres, l’identité, notre place dans le monde. C’était le cas, par le prisme autobiographique, de son dernier très beau livre Tous les hommes désirent naturellement savoir (voir notre vidéo) et son prochain récit, à paraître en janvier, ne s’écarte pas de ce chemin littéraire.
"Les otages économiques et amoureux que nous sommes", des planches au récit
Otages (JC Lattès), attendu en librairie le 2 janvier, se décline dans sa matière narrative après avoir été créé au théâtre par Nina Bouraoui pour le Paris des femmes, festival dédié aux auteures. Portée par plusieurs comédiennes entre 2015 et 2019, la voix de Sylvie Meyer, 53 ans, s’impose ici dans toute sa nudité et toute sa force. "Le destin de mon héroïne ne cessant de se raccorder au chaos du monde, j’ai écrit une nouvelle version, inspirée puis échappée du théâtre en hommage aux otages économiques et amoureux que nous sommes", indique l’écrivaine en avant-propos.
Réceptacle de toute la violence du monde, une femme se révolte
Sylvie est une femme modeste, banale, serviable, solide comme il en existe tant. Quand son mari la quitte et la laisse avec deux enfants à élever, elle circonscrit l’onde de choc. La vie continue : son emploi à la Cagex, les heures supplémentaires, même une nouvelle mission consistant à fliquer les salariés, ça ne la défrise pas Sylvie. Jusqu’à ce jour de novembre où ce réceptacle de toute la violence du monde, celle faite aux femmes et aux travailleur.se.s, éclate en révolte. Quand la révolution est aussi une renaissance, cela produit un portrait de femme universel et bouleversant. Chaque mot de Nina Bouraoui porte en lui bien des douleurs, bien des espoirs et des plus actuels et touche au cœur comme toujours.
Restez en ligne car à cette occasion, Nina Bouraoui, sera l’invitée de notre podcast, Maison papier.
Tous les hommes désirent naturellement savoir sera également disponible au Livre de Poche le 2 janvier.
N.S