Voilà tout juste deux ans que les terroristes du 13 novembre ont fauché 130 vies. Deux ans aussi que s’est élevé sur un simple mur Facebook le cri de jeune veuf d’Antoine Leiris, dont l’épouse, Hélène, venait de mourir sous les balles au Bataclan. Après avoir fait l’objet d’un livre paru chez Fayard puis au Livre de Poche et chez Audiolib dans une version lue par André Dussolier, Vous n’aurez pas ma haine est désormais dit sur scène par le comédien Raphaël Personnaz dans une mise en scène de Benjamin Guillard. C’est au Théâtre du Rond-Point jusqu’au 10 décembre du mardi au dimanche à 18h30.
Raphaël Personnaz : "Il faut à tout prix reprendre la parole"
Comment dire l’indicible ? Au plus vif de la douleur, Antoine Leiris a su trouver les mots pour contrer l’horreur mais surtout crier son amour pour sa femme et tenir debout pour son petit garçon. Deux ans après, la même question s’est donc posée à celui qui allait interpréter ce texte : il fallait se libérer de l’émotion pour mieux la transmettre selon Raphaël Personnaz. "J’avais une forme de culpabilité de dire ce texte et finalement d’y prendre un plaisir de comédien. Mais justement, il faut avoir ce plaisir-là parce que c’est ce plaisir qu’on veut nous enlever (…) cette liberté d’expression artistique qu’ils ont voulu arrêter. Donc il faut à tout prix reprendre la parole.", indiquait-il il ce 15 novembre au micro de Patrick Cohen sur Europe 1.
Continuer de transmettre un appel à la vie
La mise en scène épurée de Benjamin Guillard donne la priorité aux mots d’Antoine Leiris projetés sur des rideaux autour du comédien seul en scène. Une belle manière de continuer à transmettre cet appel à la vie.
Vous n’aurez pas ma haine est disponible chez Fayard, au Livre de Poche et chez Audiolib. Découvrez tout de suite un extrait.
Photos : © Giovanni Cittadini Cesi
N.S