03 Février 2016
Présidente de l'association qu'elle a fondée à Sevran, La Brigade des mères, Nadia Remadna se bat chaque jour pour prévenir la délinquance des jeunes et venir en aide aux femmes dans la détresse. Mais depuis quelques années, son combat a pris une nouvelle direction : c'est à présent la radicalisation religieuse qu'il faut prévenir. Pour MyBOOX, elle revient sur ce qu'elle voit au quotidien, de graves dérives dont elle accuse les autorités de complicité.
Ancienne médiatrice scolaire et socioculturelle, Nadia Remadna, 53 ans, a très vite été confrontée à l'échec scolaire et à la délinquance, fléaux de la ville de Sevran où elle habite avec sa famille. Pour sortir les enfants et les jeunes de ces dérives, "il faut que les mères se réapproprient le terrain" selon elle. C'est pour cela qu'elle a créé il y a quelques années l'association La Brigade des mères qui aide les jeunes à la réinsertion scolaire, prévient la délinquance notamment des jeunes filles et vient en aide aux femmes victimes de violence conjugales. Mais il y a dix ans, elle voit rapidement les choses dériver : ce n'est plus seulement la délinquance qu'il faut prévenir mais la radicalisation religieuse qui touche de plus en plus de jeunes voire de très jeunes.
Un nouveau danger dont elle accuse les autorités de passivité voire de complicité. Qui aurait pensé un jour que des élus municipaux français citeraient des versets du Coran lors d'une fête de quartier par exemple ? "On a installé ces gens là pour gagner des voix. On vous met des gens qui pensent comme vous, qui sont de la même religion que vous et malheureusement ça marche. Ce n'est pas une question de musulman ou pas musulman, les musulmans on toujours vécu en France, ce n'est pas une mode. C'est depuis que c'est politisé que c'est dangereux. C'est à nous de réapproprier une éducation religieuse ou pas à nos enfants, ce n'est pas à l'extérieur de le faire", clame-t-elle notamment.
Noémie Sudre