Ce qu'il y a de bien, avec les histoires de zombies, c'est qu'elles donnent l'occasion aux auteurs de tester de nombreux effets littéraires. Par exemple, dans ce roman, il n'y a pas de personnage principal... Chaque chapitre donne la voix à une personne qui a combattu contre les zombies, lors d'une guerre terrible. Le seul lien entre eux est la personne qui les interroge et qui retranscrit leurs récits. On sait donc dès le début que cette "guerre" est finie... et le livre, présenté comme un rapport, nous offre une vision sur ce qui s'est passé pendant ce conflit.
Il n'y a donc pas d'explication : personne ne sait d'où viennent réellement ces zombies, même si certains avancent des théories. Les récits sont organisés selon un ordre chronologique, de manière à nous faire comprendre l'horreur des premières personnes confrontées au fléau des zombies, jusqu'à la manière dont les gouvernements et les militaires de chaque pays ont cherché à combattre ces montres.
Grâce à cet aspect, ce qui n'aurait pu être qu'un ensemble décousu prend tout son sens, à mesure que l'histoire du conflit prend forme. Tout le monde peut se sentir concerné, vu que les intervenants viennent de tous les pays du monde (et sont chacun intimement convaincus que leur manière de faire et de penser est la meilleure).
L'ouvrage est intéressant, donc, pour cet aspect très froid et rigoureux, qui nous montre les réactions humaines, dans leur ensemble, face à une horreur qui pourrait être insurmontable. Mais ce qui est sa force est également sa faiblesse : il n'y a pas de héros auquel s'identifier, pas de personnage auquel on s'attache. On finit par le lire comme on regarderait un journal télévisé, en quête d'informations mais sans le prendre de manière personnelle.
Ce livre est donc bien fait, mais il ne figurera pas parmi mes préférés du genre.