Le titre de ce roman est en lui-même représentatif de l'horreur des faits dont Bernie Gunther doit s'acquitter et se libérer. En effet, Vert-de-gris est la couleur de son uniforme SS qu'il se fit faire par un tailleur juif.
Philip Kerr a choisi de faire parler Bernie Gunther pour raconter l'horreur. Celui-ci évoque les crimes commis pendant la guerre, ses relations et compromissions avec des hommes déshumanisés qui organisèrent le massacre de milliers de juifs.
Le personnage principal est intéressant par sa complexité. Il a commis des crimes mais ne semble jamais coupable. Il a agit mais contre sa volonté, pourrait-on penser. Car au fond, il méprise les SS et Hitler. Cette ambiguïté, ce prénom Bernie qui semble inapproprié dans ce contexte, laisse le lecteur perplexe et crée un malaise. Ce roman oscille entre faits historiques et enquête confuse.
Philip Kerr s'est indéniablement appuyé sur une documentation précise et minutieuse pour donner à son personnage une crédibilité. Mais, concernant cette période de l'histoire, il m'est difficile d'apprécier ce roman malgré le talent de son auteur. La fiction mêlée à des faits réels est déroutante et peu pertinente à mon goût. Je préfère indéniablement lire un vrai livre historique comme par exemple "Au coeur du III° reich". L'objectif n'est évidemment pas le même, mais ce livre est absolument nécessaire pour qui souhaite mieux appréhender cette période complexe et douloureuse de l'histoire.
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