Conçues pour les prestigieuses Norton Lectures de Harvard, ces Six Promenades dans les bois du roman et d'ailleurs invitent un public non spécialiste à aller dans les bois du roman... pour voir si le loup n y est pas . D'emblée une certitude : dans ce bois-là, le lecteur, lui, est omniprésent, composante essentielle de la narration. Étudier les rapports entre lecteur et histoire, entre fiction et réalité, nous explique Umberto Eco, c'est apprendre à déjouer les pièges - innocents ou dramatiques - de leur interpénétration : quand cela mène à un pèlerinage à Baker Street sur les pas de Sherlock Holmes ou à Dublin sur les traces de Joyce, on en sourit. Quand cela conduit, via les Protocoles de Sion , au génocide hitlérien, on en frémit. Le fil rouge de ces promenades, c'est Sylvie, dont Eco est épris depuis toujours. À travers une analyse brillante des « effets de brume » dont Nerval a nimbé son récit, Eco tord le cou à l'idée préconçue qu'à trop vouloir décortiquer une oeuvre, on la tue. Au contraire, nous démontre-t-il. Plus on la soumet à la question, plus on en démonte les stratégies, plus grande est la jouissance de lire.
Umberto Eco est né à Alessandrie (Piémont) en 1932. Il est titulaire de la chaire de sémiotique de l'université de Bologne. Il a aussi enseigné à Paris, au Collège de France, ainsi qu'à É cole Normale Supérieure de la rue d'Ulm. Auteur de nombreux essais, parmi lesquels Lector in fabula ( Grasset , 1985), Les Limites de l'interprétation ( Grasset , 1990), ou De Superman au surhomme ( Grasset , 1993). I l a également publié trois romans : Le Nom de la rose ( Grasset , 1982), Le Pendule de Foucault ( Grasset , 1990), L'Ile du jour d'avant ( Grasset, 1996).