J'ai découvert Amélie Nothomb, véritable ovni littéraire du moment, lors de la sortie en librairie de Stupeur et tremblements en 1999, qui fut pour moi une révélation cataclysmique... Je tombais littéralement amoureuse du monde déjanté, egotique , humoristique d'une écrivaine belge née au Japon, pays dont ses descriptions désopilantes nous font à chaque édition mourir de rire.. Cocasse, avec un tantinet d'égocentrisme dans sa vision des choses et du monde qui l'entourent, Amélie Nothomb ne pouvait que me faire succomber dans une forme de béatitude burlesque, au garde à vous à chaque rentrée littéraire depuis.. Des œuvres écrites anté-Stupeur et tremblement, je n'ai lu qu'Hygiène de l'assassin, son premier roman, publié en 1992, qui se révéla être un long dialogue entre deux individus hors normes, loin du monde japonisant que j'avais découvert en premier lieux... Péplum, quatrième ouvrage publié (1996), fait partie de cette période antérieure à Stupeur et tremblements et, comme dans son premier roman, elle reprend pour celui-ci le style de la joute verbale entre deux individus destinés à opposer leurs idées.. Dialoguiste hors pair, l'auteure nous entraine dans un récit loufoque à souhait, où elle se met carrément en scène comme pour conforter avec humour la véracité de ses propos particulièrement incongrus. Avec un aplomb plein d'esprit, flirtant avec des invraisemblances incroyablement hénaurmes, elle nous narre comment elle fut enlevée en 1995 par Celsuis, un savant du XXVIeme siècle pour avoir simplement émis l'hypothèse que Pompéi avait été en réalité enseveli en l'an 79 sur commande dans le futur, mettant, par ses convictions irrationnelles, à mal les projets de certains individus de cette période dite avancée.. Le dialogue entre l'auteure du XXème et le savant du XXVIème siècle est désopilant et même jubilatoire tant l'imaginaire d'Amélie Nothomb est incroyable de trouvailles insensées quant au devenir de notre monde... Mais quelque soient les avancées technologiques, l'être humain dans son ensemble, intelligent ou pas, ne change guère.. C'est à dire, qu'il reste égoïste, intolérant et prêt à tout pour sa propre survie, au détriment de ses semblables ou de son environnement... Amélie Nothomb profite même avec dérision dans ce récit de projeter ses critiques concernant l'avenir des œuvres littéraires... Au XXVIème siècle, que restera-t-il des livres qu'elle aura écrit au XXème, là est une question fondamentale à l'encontre des critiques en générale?