Enfin je l'ai lu ! Depuis le temps que je l'attendais ! A sa sortie en 2009 chez JC Lattès, j'attendais déjà la sortie poche. J'ai déjà lu No et Moi du même auteur, et le synopsis et le titre des heures souterraines me tentait terriblement. Ce livre me parlait déjà.
Je me sens proche des écrits de l'auteure. Ses mots laissent un goût amer mais je les ressens et les vis complètement. Déjà, dans No et moi elle parlait de la ville avec la misère en toile de fond. Ici, la misère n'est pas matérielle mais elle est tout autant palpable. La ville qui fourmille, qui ne s'arrête jamais. Ces gens qui se croisent, transportant leur vie sur leurs épaules. Ces destins qui se ressemblent mais ne se rencontrent pas.
A travers Mathilde, c'est aussi la vie dans l'entreprise qui nous est présentée. L'entreprise qui peut nous propulser très haut mais qui peut aussi nous faire chuter. Par des bruits de couloir, par un chef qui nous a pris en grippe, par une fatigue lancinante de la routine, des mêmes gestes.
Toute la douleur, toute la détresse de Mathilde m'a frappée de plein fouet. L'entreprise est un sujet particulièrement sensible pour moi. L'endroit dans lequel on n'a pas le droit de courber l'échine sous peine de se voir relégué au placard. L'endroit où l'on est aux prises avec une hiérarchie parfois injuste. L'endroit où il y a des codes implicites, une appartenance, fatigante et aliénante.
Le harcèlement, l'humiliation dont est victime Mathilde sert simplement de prétexte, je pense, pour rendre compte de la facilité avec laquelle on peut dégringoler dans ce monde absurde qu'est la vie dans l'entreprise. Par le pouvoir d'une seule personne et par effet de dominos, ce monde de requins, de dents pointues et acérées, de violence silencieuse et de mesquinerie peut anéantir un individu, le broyer, comme une machine à détruire les documents.
Thibault lui, parcourt la ville. Il est médecin itinérant. Il rend visite à 3000 patients par an. Les embouteillages, les klaxons, les rhinopharyngites mais surtout la solitude, font partie de son quotidien. Des vielles dames qui n'ont plus la force, des schizophrènes en plein délire, des petits bobos et des maladies graves.
Mais dans tout ça, c'est la solitude et la détresse qui nous frappe dans cette ville, ce Paris, en mouvement perpétuel. Les mots de ce roman ont cruellement trouvé écho en moi. Ce qui décrit Delphine de Vigan est troublant de vérité.
Vous êtes ici
Les Heures souterraines
Onglets livre
à voir
A lire aussi
Quatre ans après la déferlante Rien ne s’oppose à la nuit , la grande romancière Delphine de Vigan reviendra en librairie le 26 août avec un...
Dans Les Corps hostiles , publié aux éditions Grasset, Stéphanie Polack nous plonge dans un récit qui interroge le couple, le désir et la quête d...
Anthony Delon fait son retour en librairie avec un nouveau roman intitulé Bastingage , publié aux éditions Fayard.
Avis des lecteurs
3/5
Note moyenne obtenue sur :