c'est une histoire de déchéance.
non, en fait ce sont deux histoires de déchéance.
Mathilde se retrouve exclue des responsabilités dont elle est habituellement chargée au sein de son emploie, du jour au lendemain, sans explications aucunes. elle souffre de cette situation, réagit tardivement, trop tard. elle se retrouve prisonnière de la machine à broyer établie par son patron. ne supportant pas cette mise à l'écart elle perd toute assurance, toute motivation. en l'espace de quelques mois elle devient méconnaissable, au point d'inquiéter ses enfants qui tentent tant que possible de lui apporter leurs soutiens.
Thibault n'est pas plus à envier. empêtrée dans une relation sans avenir il décide de rompre, mais ne peut s'empêcher de ressasser le passé, plein de regrets. il doit cependant libérer son esprit de ses idées pour apporter les remèdes dont les gens ont besoin. il est médecin, effectue ses visites selon les sms que lui envoie une secrétaire. impossible pour lui de guérir ses propres blessures il perd peu à peu le goûts de soigner celles des autres. il ne supporte plus la ville qu'il subit comme une toile tissée dont il veut se libérer.
tout deux sont à paris, tout deux ressentent les mêmes sensations, tout deux doivent se rencontrer.
Delphine de Vigan a écrit ici un livre qui ne peut que toucher le lecteur, de part ce sentiments que nous connaissons tous un moment dans notre vie, ce sentiment d'étouffement face au quotidien, ce manque d'air dût à certaines situations.
le titre fait bien sûr référence au temps passé quotidiennement dans le métro parisien par des milliers d'usagers mais surtout, cela reste évident, à l'état d'esprit de ces personnages, perdus dans leur noirceur propre. adoptant leur point de vue, nous nous enfonçons nous aussi, priant pour refaire surface afin de mieux respirer.
mais la fin du livre ne nous laisse pas ce loisir. comme Mathilde et Thibault nous restons dans l'incertitude de l'instant qui va suivre. de là vient notre regret, nous ne saurons peut être jamais comment ni si ils vont s'en sortir.
Delphine de Vigan a frôlé le goncourt avec ce livre, il aurait été amplement mérité.