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Le souvenir du monde

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Audrey56
3.43
14 Avril 2015
Publié sur
Il est des livres qu'on laisse traîner, non qu'on ne les aime pas, ça serait même plutôt qu'on ne veut pas les quitter. Dans mon cas j'ai toujours eu du mal à quitter Chateaubriand, mais quitter Chate.....
jpryf
3.43
07 Février 2012
Publié sur
Je ferme la dernière page de cet essai de Michel Crépu paru chez Grasset : « Le souvenir du monde. Essai sur Chateaubriand. » et, du coup, je viens de commander le dernier livre de Chateaubriand : « L...
JAsensio
3.43
02 Décembre 2011
Publié sur
Grasset, s'il a cru éditer un ouvrage sur Chateaubriand, comme l'affirme le sous-titre de la première de couverture, s'est bien trompé...

Avis des lecteurs

 
4/5
Note moyenne obtenue sur :
Fnac Babelio Hachette.fr
Portrait de Anonyme
Anonyme
4/5
23 Décembre 2021
Publié sur
On ne rentre pas dans ce livre comme dans un moulin et je me suis repris à deux fois pour en franchir le seuil et me couler dans une manière savante dont l'élégance procède d'à hue et à dia. Ainsi défilent pour saisir " l'homme le plus intelligent de son temps ", deux siècles de grande tradition littéraire française : Rousseau et Voltaire, Fénelon et Bossuet, de Maistre et Rivarol, Sainte-Beuve et... Sainte-Beuve. Le temps de Chateaubriand est celui de la Révolution, " il est le premier et le seul de sa génération, celle qui a eu vingt ans en 1789, à tirer une triple leçon de l'expérience révolutionnaire : littéraire, politique, religieuse. " What's new ? Qu'est-ce qui vient ? " C'est la partie que Chateaubriand a joué. Quelque chose nous dit qu'elle n'est pas terminée. " C'est là qu'est ma curiosité, qui me pousse à mieux connaître un géant qu'oublie l'arrogante inculture contemporaine. Michel Crépu se balade allègrement dans la vie et l'œuvre du vicomte pour en fixer la vérité et nous la restituer avec humour, à la manière d'un kaléidoscope. La jeunesse : " Combourg ? Un château aimable comme une porte de prison " ; l'image du primus inter pares : " Un jean-foutre qui a raison sur les choses graves " ; son idéal politique : " Tradition d'un côté [...] liberté de l'autre. Çà n'était tout de même pas sorcier à comprendre. Nous en sommes encore là. " Etc, soit l'exact opposé d'une biographie à l'américaine, un essai - "champagne", comme le rugby -, d'une jubilatoire érudition ! Dire la vérité, c'est parfois la rétablir : Chateaubriand n'est pas le romantique flamboyant que dessine la légende et qu'immortalise le tableau de Girodet. Crépu dit joliment : " La nostalgie aura sa place, ce qui est bien normal, mais selon un régime supérieur, proustien [...] non une fixation mais un point de fuite à rebours, dans la merveille évanouie des beaux jours de l'enfance. " Il s'est voulu le premier romantique, il n'a pas été le plus échevelé. D'un esprit de feu jeté dans une période de fureur, il faut saisir le mouvement, moins l'être que le passage : " Chateaubriand, dans un parfait timing générationnel, occupe le lieu géométrique du transit révolutionnaire qui sépare le vieux monde du nouveau. Qui occupe ce lieu, il lui incombe de l'écrire. C'est toute l'aventure littéraire de François René : l'écriture récapitulatrice d'un drame fondateur, l'histoire d'une désunion vouée à la recherche de son chiffre initial perdu." Voilà un avis à consulter sur "l'identité française" ! La grande affaire de Chateaubriand, ce sont les Mémoires d'outre-tombe et la grande affaire des Mémoires, c'est Napoléon " l'homme qui venait de nulle part pour aller nulle part. " Crépu ne s'y trompe pas qui nous livre un chapitre éblouissant sur le Corse - à côté, La Conversation que vient de publier Jean d'Ormesson est une mauvaise copie d'impétrant au bac ! Après Waterloo, la porte s'ouvre sur un néant où Chateaubriand s'adonne "  aux merveilles de la politique [afin de] conjuguer le sens de la fidélité [aux Bourbons] avec celui de la liberté. " Mais Charles X qui n'a rien compris rien retenu, saborde l'utopie : sous les soubresauts, la République taille la route. Chateaubriand vieilli remet les clés du Roman national à Balzac qui assiste à son enterrement (1848). C'est arrivé à ce point du livre que le lecteur apprécie les mots que l'auteur, directeur de la Revue des deux Mondes, a choisi comme titre : le souvenir du monde, point de fuite que n'a pas fini de fixer le regard de la France moderne déclinante. Il faudrait rapporter encore ce qui est dit, avec gravité de la religion, avec légèreté de Madame Récamier, avec admiration de la pré-science inouïe du gentilhomme breton des révolutions et des idéologies en "ismes" à venir, avec hauteur d'un saut dans l'inconnu de l'autre côté duquel on trouve Barrès et Céline... Sous toutes ces coutures, cet essai déplie avec une intelligence confondante le génie de Chateaubriand, traçant en une épure concise la multiplicité de ses trajectoires, les poussant jusqu'à nous. Oh, je ne frime pas, j'ai dû m'accrocher, lire et relire, en laisser... Mais Dieu, que la culture est belle en telle compagnie !