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Le Barbier de Séville

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Avis des lecteurs

 
3/5
Note moyenne obtenue sur :
Fnac Babelio Hachette.fr
Portrait de Caroline
Caroline
3/5
26 Août 2022
Publié sur
Aucune réforme du genre théâtral n’est à décerner à la plume de Beaumarchais. Reprenant les codes plébiscités par ses aïeux, il espère une légitimité en évoquant le plus virtuose d’entre eux, Molière ; sans tergiversation, il nomme sa pièce en s’appuyant sur le titre d’un recueil de nouvelles burlesques du célèbre Scarron, La Précaution inutile, éditée en 1654. Outre ses modèles littéraires, il introduit également beaucoup de faits autobiographiques, en s’inspirant de la culture espagnole, dont il expérimenta les us et coutumes. Poussant les traits de ses personnages jusqu’à la caricature, il agrémente volontiers sa farce de stéréotypes caustiques. Loin d’être un succès immédiat, Le Barbier de Séville amorce le militantisme, un tantinet cupide, de l’auteur. Première pièce d’une trilogie, elle est publiée en 1775 et sera suivie du Mariage de Figaro (1785), puis de La Mère coupable (1792). Satire de la noblesse et défense des valets, la version initiale est un échec, l’obligeant à remanier certains actes, pour finalement obtenir le triomphe tant escompté. Reposant sur une action simpliste, l’opéra-comique développé par le dramaturge use du chant. Dès lors, l’expression et la communication des sentiments échangés sont aplanies, renforçant davantage l’audace des protagonistes, galvanisés par leurs affects ; les jeunes enamourés deviennent des philosophes tourmentés, s’interrogeant sur l’éveil des sens. Abordant le thème banal de l’infidélité, Beaumarchais explore les affres des relations – apanages de la vanité et des fourberies – avec beaucoup d’ironie dès le prologue. Incontestablement, nous décelons, sous la verve piquante de son magistral Figaro, les remontrances peu subtiles et l’orgueil avivé de Beaumarchais. Préparant habilement sa riposte après les blâmes subis et les rivalités pernicieuses, cette pièce est un authentique exutoire, dans lequel le monde idéalisé devient une réalité, où chacun occupe la place qu’il mérite et les tourments se métamorphosent en espérance. En définitive, l’écriture et la création lui servent de prétextes pour inoculer – avec tact et humour – un discours diffamant, un brin moralisateur.