Il ne faut pas plus de deux pages de lecture pour se sentir en 1939. Le décor est de suite, et très justement, posé. L'Angleterre vient tout juste de déclarer la guerre à l'Allemagne. On sent ce climat palpable, à la fois empreint de peur et d'excitation. Les jeunes pensent pouvoir en remontrer au monde entier.
Puis il y a cette histoire d'hydravion. Il y en aura 22 des hydravions pendant la guerre, réquisitionnés par l'armée pour la plupart, transportant des gens importants des différents gouvernements en place. Ils disparurent à la fin de la guerre, les technologies les avaient dépassé.
Mais revenons à notre histoire. Cet hydravion, phénomène du moment, fierté de la Pan Américan, de la dernière technologie, est à ce moment clé de l'histoire de l'Europe le seul moyen de fuir l'Angleterre pour certains.
Au départ, il est décrit et on le voit un peu comme une bête curieuse, mais au fil des pages il devient le centre de toute notre attention et finalement bien familier. Pourquoi ces passagers veulent-ils aller en Amérique ? Une famille fuit la guerre, une femme fuit son mari en compagnie de son amant, une autre espère arriver à temps pour sauver son entreprise d'une OPA provoquée par son frère et le chef mécanicien du Clipper (nom de l'appareil) veut sauver sa femme qui vient d'être enlevée aux Etats Unis et ne retrouvera sa liberté que s'il exécute un ordre bien précis qui lui sera donné sur le Clipper.
Le transatlantique qui part de Southampton fait une escale en Irlande avant de rejoindre l'Amérique. Les histoires de chacun évoluent. Oh, petite précision : seules les personnes riches faisant partie d'une certaine société ont accès à ce moyen de transport.
La famille Oxenford fuit la guerre. Margaret la fille rencontre Harry (un voleur notoire) et en tombe éperdument amoureuse. Percy, le fils de 15 ans, profite de cette aventure pour se démarquer de cette famille coincée " de la haute" .
Diana et Mark fuient Mervyn, qui s'embarque pour poursuivre sa femme et la faire changer d'avis mais il croise Nancy. Nancy qui se bat contre Peter et son OPA mais que Mervyn ne laisse pas indifférente.
Enfin, Tom est celui qui donne ses ordres à Eddie, qui, s'il s'exécute, sauvera sa femme Carol Ann.
Evidemment, dit ainsi, tout est simple. Mais durant ces 26 heures de voyage tout va s'embrouiller... des armes tireront et du sang coulera, malgré tous les efforts d'Eddie. Des gangsters viendront bousculer tout ce petit monde. La bravoure de chaque être ressort, l'ingéniosité aussi. Et l'auteur sait nous faire aller de rebondissement en rebondissement. Les mentalités, bien que très différentes, savent se rassembler pour une même cause. Les valeurs d'avant guerre sont bien là.
Et pour les romantiques : de belles histoires vont se nouer.
Je crois que je suis tombée amoureuse de l'écriture de Ken Follet ...