"Jayne Mansfield, symbole de l'ancien Hollywood, créature de Frankenstein lancée par la régie publicitaire de la Fox contre Marilyn Monroe, un simple buste, une paire de seins qui poussait l'arrogance jusqu'à n'avoir jamais tourné de film correct, un monstre engendré par la presse poubelle et le néant des vieux studios poussiéreux..."
"Jayne Mansfield 1967" de Simon Liberati est nominé dans plusieurs présélections de prix littéraires en cette rentrée 2011 : Prix Fémina, Prix Décembre, Prix Renaudot et Prix Goncourt...ouf !
Sans parler des nombreuses critiques élogieuses qui pullulent ça et là dans la presse et sur la toile.
Liberati nous ranime méticuleusement, dans les moindres détails, à la manière (comme un maniéré !) d'un rapport de police, froidement, les derniers instants de vie de Jayne Mansfield, "movie star" d'Hollywood déchue à trente-quatre ans avant même la consécration.
Sex-symbol des années 50, la blonde platine peroxydée Jayne Mansfield (de son vrai nom Vera Jayne Palmer...à l'origine très brune) se révèle dans "La blonde et moi". Porte ouverte pour un contrat de sept ans avec la célèbre Fox.
Enfance malheureuse, mariée plusieurs fois, mère de cinq enfants, croqueuses d'amants et de LSD, collectionneuse de chihuahuas et de bouteilles d'alcools, satanique et hystérique, elle finira actrice de série B ou de navrants péplums jusqu'à sombrer danseuse nue dans des cabarets miteux.
Exploitée puis abandonnée par Hollywood pour son physique avantageux...puis vite désavantageux, elle n'a pas su résister aux impitoyables exigences du star-system. Tout le monde n'a pas la force d'une Louise Brooks pour aller jusqu'à mépriser le monde du cinéma réduit à la séduction unique des apparences. Luise Brooks, l'anti-star.
A la fin de sa vie, elle rencontre un avocat fortuné, Samuel Brody qui va tout plaquer pour elle : sa femme, ses enfants, sa fortune.
Le 29 juin 1967, après un dernier streap-striptease dans un bar obscur, alors qu'ils roulent vers la Nouvelle-Orléans avec trois de ses enfants, la voiture (une Buick Electra 225 bleu métallisé, modèle 66) heurta violemment un camion par l'arrière. Aujourd'hui encore les routiers américains surnomment le pare-choc arrière de leurs camions "the Mansfield bar". La légende veut que sur le coup Jayne Mansfield soit décapitée. Samuel Brody et le chauffeur meurent. Heureusement les enfants survécurent avec des blessures superficielles.
L'écriture "autopsique" de Liberati tient sèchement le lecteur à distance. Ce livre présenté comme un roman ressemble plutôt à une sorte d'enquête journalistique glaciale et chronométrée, abusivement détaillée.
Dommage car ce personnage de Jayne Mansfield (très émouvante et chaleureuse mère de ses enfants) méritait justement davantage de chaleur.
Ce roman m'a laissé froid et pantois. Une lecture de marbre ! Peut-être après tout était-ce la volonté de l'auteur ?
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Jayne Mansfield 1967 - Prix Fémina 2011
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