L'homme vient de l'animal, la civilisation lutte contre la barbarie, la culture contre la nature. De l'actualité a surgi un homme dont on se demande d'autant plus quelle est sa balance entre l'homme et la bête, qu'il appartient à une élite sociale. Il s'est trouvé l'esprit tortueux d'une intellectuelle pour reconnaître en lui que sa part la plus sombre tient de la poésie - qu'elle est belle la bête ! - alors que sa valeur humaine le jette dans la plus parfaite banalité : un monde à la renverse traité au niveau de la sexualité, sous l'égide du cochon - animal intelligent, plutôt propre, à la libido paisible, il aurait pu se porter partie civile.
Pour aboutir à cette conclusion, ladite intellectuelle, chercheuse en sciences sociales et juridiques au CNRS, conduit un programme d'expérience "in vivo" dans des conditions pour le moins glauques. Elle fait le compte-rendu du protocole, quelques esprits supérieurs - ou opportunistes (un éditeur, un hebdomadaire) la soutiennent, une Hernani de cul de bas de fosse se déchaîne, la justice s'en mêle, la sorcière est brûlée en place publique.
De tout temps, l'homme hier, l'opinion aujourd'hui, a ressenti le besoin de se référer à Dieu et ses saints, au diable et ses suppôts, que ceux-ci soient religieux ou laïcs. À cet invariant se joint la donnée contemporaine de la puissance de feu instantanée des médias. Ainsi s'allument des feux de paille vite oubliés demain. Cet essai vient de faire son petit tour de piste, je doute qu'il laisse une quelconque trace. Pour la bonne raison qu'il est médiocre !
Certes la pensée y est, si gauchie soit-elle. L'imagination n'en est pas absente, si frappée soit-elle du soupçon de perversion. Il suffirait d'une écriture inspirée pour qu'on parlât de littérature. Las, le niveau ne dépasse pas la moyenne présumée des thèses produites par le CNRS (dont la reconnaissance littéraire n'est pas l'horizon). Je n'y ai entendu nulle musique, je n'y ai lu aucun bonheur d'expression, je n'y ai perçu aucune poésie, je n'y est ressenti aucune vibration narrative... Je ne suis parvenu à la fin que par devoir envers l'objectif fixé à l'exercice.
Injustement rétrogradée dans l'air du temps, la littérature doit être préservée des saloperies de l'époque et j'enrage de la voir associée à cette sinistre pantalonnade, ne s'apparentant à rien qui exprimât une ambition, qui visât à la beauté, qui élevât l'esprit... Sujet (qui vous savez), verbe (la signataire), complément (l'éditeur et son complice) : Sad (girl) and Bad (boys) !