Ainsi soit Olympe de Gouges

J'ai acheté ce livre sans trop savoir ce que j'allais trouver dedans, en fait je l'ai surtout acheté parce qu'il y avait le nom de la grande Olympe de Gouges sur la couverture, et que j'espérais en apprendre plus sur cette grande dame à qui l'histoire n'a pas toujours rendu justice. Ben là-dessus je n'ai pas été déçue. Benoîte Groult développe la vie d'Olympe de Gouges, mais va même au-delà. Elle va replacer rapidement le rôle de la femme dans l'histoire, depuis l'antiquité. C'est à dire que son rôle c'est le foyer, les enfants, la cuisine, mais surtout ne pas penser car juger dangereuse et stupide. Pensées purement misogynes et débiles on en convient, mais qui ont eu la vie bien looooonnnnnngue... Pourtant c'est oublié que depuis l'antiquité y'a eu des femmes philosophes, (Hypatie d'Alexandrie, Sosipatra, Aedesia, Asclépigeneia...), des femmes de lettre (Sapphô et Corinne, Myrtis, Télésilla, Anyté de Tégée, Christine de Pizan), ou des femmes guerrière la plus connue en France étant Jeanne d'Arc, mais y'en a eu un bon paquet dans d'autres pays du monde et je pense notamment aux Japon, ou encore en Angleterre avec Boadicée. Et je ne parle pas de ces femmes qui ont gouverné des pays. Enfin bref, l'histoire a mal jugé Olympe de Gouge, et les femmes en général. Pour en revenir à Olympe de Gouge les abruties et misogynes de psy en feront d'ailleurs une névrosée, prenant son envie de changer le monde pour de la "paranoïa reformatoria", comme si le désir de changement était une folie chez la femme, étonnant d'ailleurs car ils n'en diront pas autant des messieurs. Enfin là je parle des médecins (si on peut appeler cela des médecins) mais ses contemporains ne lui épargneront rien non plus. Ils la ridiculiseront plus d'une fois en lui rappelant où doit être selon eux sa vraie place, pour finir par la décapiter en 1793 dans un procès jugé d'avance par les partisans de Robespierre. Pourtant dieu sait qu'Olympe de Gouge était vraiment une femme singulière au caractère bien trempé et visionnaire, même si parfois elle s'est exprimée un peu naïvement. Elle a vraiment eu des idées novatrices pour l'époque, et pas seulement sa déclaration des droits de la femme dédiée au passage à Marie-Antoinette, par exemple fin du 18ème on ne parlait pas d'hygiène dans les "hôpitaux", ni de foyer sociaux pour les travailleurs et ni de divorce, elle si ! Tout comme elle avait pris position contre l'esclavage des noirs. Pour faire court, Olympe de Gouges était vraiment une femme admirable qui ne manquait pas de courage, et pour bien le souligner Benoîte Groult met en fin de livre les écrits audacieux qu'Olympe de Gouge a pu laisser derrière elle. (Sa déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, etc, etc...) Et pour finir, ce que j'ai en plus aimé dans ce bouquin, c'est que j'ai fait la découverte d'autres femmes oubliées de l'histoire, ou presque. Par exemple j'ai découvert Théroigne de Méricourt, mais aussi Hubertine Auclert, Claire Lacombe, les sœurs Ferning qui se battirent dans les armées de la République, Anne Quatresols qui s'engagea à 16 ans et conduisit des chevaux d'artillerie aux sièges de Liège et de d'Aix-La-Chapelle, ou encore Madeleine Petitjean qui s'enrôla à 49 ans dans l'Armée de l'Ouest après avoir perdu 15 enfants. En résumé c'est un petit livre sympa que je conseille vivement ! Pour info sachez que le divorce sera le seul droit accordé aux femmes lors de la révolution, mais plus tard avec Napoléon il sera modifier, après supprimé, et ainsi de suite...