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05 Octobre 2015

Pascal Parisot : "J’ai appris beaucoup en jouant devant des enfants."

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Pascal Parisot : "J’ai appris beaucoup en jouant devant des enfants."

Auteur de plusieurs albums de chansons pour enfants, Pascal Parisot rejoint le catalogue de Didier Jeunesse avec Chat chat chat, un album de 12 chansons, illustré par Charles Berberian, et qui parle, sans surprise, de chats ! Nous lui avons posé quelques questions, à l’occasion d’une rencontre entre auteurs et bibliothécaires, organisée par les éditions Didier Jeunesse à la Maison de la Poésie à Paris.

"Je ne fais aucune différence quand j'écris pour les enfants et quand j'écris pour les adultes."

Qu’est-ce qui vous a amené à chanter pour les enfants ?

 


Pascal Parisot : Je faisais de la chanson pour adultes, et un jour un éditeur jeunesse m’a appelé, connaissait mes albums pour les grands, et m’a demandé si je serais intéressé pour faire des disques pour enfants. J’ai dit non ! Mais j’avais quand même un exemplaire d’enfant à la maison et je me suis dit que je pourrais faire un effort et essayer. Donc j’ai fait quelques chansons comme ça, que j’ai envoyées, persuadé qu’on me dirait que ça ne va pas. J’avais une idée de la chanson pour enfants, et je n'avais pas l'impression que c'était ce que j'avais fait. A ma grande surprise mes chansons leur ont plu et on a fait un disque. Il a eu un certain succès, et après ça été un engrenage, j’en ai fait un autre, puis encore un autre, etc.

 

 

Est-ce que ça a changé votre manière de travailler ? Ecrit-on de la même manière des chansons pour "adultes" et des chansons pour enfants ?

 


Moi j’écris pareil. Je ne fais aucune différence. Je ne vois pas pourquoi on en ferait. On ne va pas se transformer en casimir d’un coup ! J’ai une écriture qui est la mienne, je ne vois pas pourquoi j’en prendrais une autre, pourquoi je mettrais des mots censés plaire plus aux enfants, etc. Au contraire, quand on met des mots qu’ils ne comprennent pas, ça les interloque et ils vont demander à leurs parents ce que ça veut dire. Je n’ai rien changé !

 

 

Et une fois sur scène, est-ce qu'on ressent la différence ?

 


J’ai appris beaucoup de choses en jouant devant des enfants. Les enfants on ne peut pas les lâcher. Je ne dis pas qu’il faut sans arrêt qu’il y ait une interactivité parce que c’est insupportable sinon, quand on demande sans cesse de taper dans les mains ou autre. Ce n’est pas leur donner les bons codes du spectacle : oui parfois il faut les faire participer mais il faut aussi qu’ils apprennent à écouter. Si on les fait participer il faut que ce soit nécessaire et bienvenu. Par contre j’ai remarqué qu’on ne peut pas les lâcher, dans le sens où il ne peut pas y avoir une seconde où il ne se passe rien. Avant, quand je jouais pour les adultes, et bien... de temps en temps je me grattais le nez, ou j’accordais ma guitare, etc. Il y avait des moments où il ne se passait rien. Le public adulte est poli et sait patienter. Mais le public enfant, lui, est direct : s’il s’ennuie, il se retourne tout de suite sur son siège, etc. Il faut donc bien millimétrer son spectacle. Ça peut être long mais ça doit être hyper bien foutu. ça m'a beaucoup appris.

 

 

Chat chat chat, 12 chansons sur le chat !

Chat chat chat vient de paraître chez Didier Jeunesse. Comment vous est venu l’idée d'écrire sur le chat ?

 


Ce n'est pas nouveau, les enfants adorent les chats. Et j'en ai moi-même deux à la maison ! Mais en fait, personnellement, ce qui m’intéresse dans la chanson pour enfants ce n’est pas tellement le sujet finalement. Je n’ai pas de message à donner aux enfants. Par contre j’ai envie de leur inculquer une notion artistique, de goût. Que ce soit dans l’écriture ou musicalement, je fais très attention à ce que je fais, à la musicalité, aux paroles. Plus qu'au propos. Là ce sont des chats, et je peux dire 3 fois la même chose, je peux raconter 4 fois que le chat est feignant, ou même 12 fois, ce n’est pas grave. Ce qui est intéressant c’est la manière dont je le dis, c'est la musique.

 

 

Charles Berberian a illustré votre album. Comment l'avez-vous rencontré ? Comment avez-vous travaillé ensemble ?

 


On s’était rencontrés il y a quelques années, on s’était dit qu’on avait bien envie de travailler ensemble mais on ne savait pas quand ni comment. Là je l’ai appelé, je lui ai demandé s’il voulait bien dessiner pour mon disque. Il a écouté les chansons, ça lui a plu, mais il ne les a écoutées qu’une fois pour ne pas être influencé. Ensuite il a dessiné des chats, et il m’a dit "on verra quel chat va le mieux avec quelle chanson". Je trouve ça plutôt intéressant, ça fait un peu deux histoires que l'on raconte. Si je dis que le chat mange une croquette et qu’il dessine un chat qui mange une croquette, ça n’a pas grand intérêt. Là il y a un décalage, que je trouve très intéressant.

 

 

Retrouvez Chat chat chat ici.

 

Claire Sarfati

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