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Virginie Despentes : polyphonie en névrose majeure

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Virginie Despentes : polyphonie en névrose majeure

Avec Vernon Subutex 1 (Grasset), Virginie Despentes dresse, à travers la lente descente aux enfers d’un disquaire, le portrait d’un Paris désenchanté. Une fresque sociale poignante et rythmée comme un bon vieux rock.

Virginie Despentes en un clin d’œil :

Virginie Despentes est une écrivaine et réalisatrice française. Elle a notamment reçu le prix de Flore pour son roman Les jolies choses et le prix Renaudot 2010 pour Apocalypse bébé. Lire la biographie de Virginie Despentes.

 

Pourquoi on aime "Vernon Subutex 1 " :

 

Attention, lecteur ! Voici un roman qui pourrait bien te captiver sans que tu n’y prennes garde. Quelques lignes suffiront et tu émergeras 396 pages plus tard, un peu paumé avec comme seule certitude d’en vouloir encore. Accro comme à la pire des drogues dures !

 


Fresque sociale menée tambour battant, Vernon Subutex 1 raconte l'errance d’un disquaire usé par la vie qui, après s’être fait radier du RSA, perd sa boutique et se retrouve à la rue. Dernier témoin d’un monde révolu, Vernon tente alors de trouver de l’aide auprès de ses vieux potes. L’occasion pour Virginie Despentes de dresser une cartographie sociologique du Paris d’aujourd’hui à travers le portrait d’individus bouffés par leurs névroses. Avec en toile de fond, sexe, drogue, rock’n’roll et Facebook.

 

 


Dans cette déambulation urbaine et digitale, on croise d’apparts en squat, une ancienne fan de rock rangée des guitares, un scénariste aigri et raciste, un jeune trader richissime rongé par l’ennui, une journaliste pigiste bitchy, une bourgeoise évaporée, deux anciennes pornstars cocaïnomanes, un prof d’université désespéré par la conversion de sa fille à l’islam ou encore une ancienne détective privée reconvertie dans le "webbashing" que les lecteurs d’Apocalypse bébé (Grasset, prix Renaudot 2010) auront plaisir à retrouver… Autant de personnages qui, malgré leur condition et leurs convictions, souffrent tous du même mal appelé solitude.

 


Porté par une écriture colérique et une intrigue simple mais bien ficelée, ce septième roman de Virginie Despentes se caractérise surtout par son empathie. Animée d’une véritable tendresse envers ses personnages, la romancière donne ainsi à chacun sa chance d’expliquer au lecteur comment il en est arrivé là. A commencer par cet anti-héros mystique qu’est Vernon. Vernon, c’est vous, c’est moi, c’est nous tous. C’est ce bon pote aussi à l’aise avec les femmes qu’aux platines, à qui on ne refuse pas un petit coup de main. C’est ce fantôme que l’on aimerait ne jamais devenir. Trop heureux de le voir chuter à notre place, on reste curieux de savoir où il ira, on aimerait bien continuer le voyage avec lui. Ça tombe bien : le deuxième tome de Vernon Subutex paraîtra en mars prochain. Accro qu’on vous disait !

 

Découvrez un extrait de "Vernon Subutex 1" : 

 

Invité par une amie à passer la nuit chez un trader désabusé, Vernon Subutex s’improvise DJ pour la soirée et force l’admiration de son hôte : "Le son est excellent, ce type est un génie. Toujours faire confiance à Gaëlle. A première vue tout le monde s’est demandé mais c’est quoi ce vieux tocard et il a branché son iPod, le mec est un dieu, c’est de l’eau bénite dans leurs oreilles. Les enceintes Klipsch crachent du Rod Stewart, ce mec est un ouf, il ose tout et il tombe juste. Il est le Nadia Comaneci de la playlist. A partir de ce soir, il est son DJ résident. Red Bull et rails de coca, les filles débarquent, par grappes. Elles sont soûles, faciles et vulgaires, c’est comme ça qu’on les aime, la nuit. (…) Depeche Mode – ce type est un génie. Impossible de savoir quel morceau il enchaîne – mais ça monte impeccable. Il a le BPM dans le cortex. La fête monte encore d’un cran, on le sent, ça prend, ça prend, ça prend. Janet Jackson, All Nite. Ça commence à fuck fucker, dans les coins, c’est cosmique et c’est crade, tout ce qu’il aime.", (p.218)

"Vernon Subutex 1" dans la presse :

 

"Fresque sociale, chronique urbaine, une pointe de polar : Vernon Subutex est captivant de bout en bout et sonne terriblement juste", Charlotte Pons, Le Point.

 


 "Virginie Despentes nous embarque dans un trip urbain à tombeau ouvert, brosse une comédie humaine d'aujourd'hui, du Balzac sous acide, et dresse le constat des illusions perdues d'une génération, une usure du temps que l'écriture a épargné à la romancière trash", Bernard Lehut, RTL.

 


"Fine observatrice de son temps, Virginie Despentes est aussi – comme Vernon – une formidable DJ, qui a le sens du rythme, des enchaînements improbables, des mixages risqués, ce qui lui permet de proposer avec Vernon Subutex un roman énergique, bourré d’humour, et pourtant tout entier traversé par la mélancolie et le désabusement", Raphaëlle Leyris, Le Monde.

 

Ecouter la playlist rock de Vernon Subutex 1. 

 

Olivier Simon

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Vernon subutex, 2 est la suite du volume publié en janvier 2015, et salué par une presse magnifique. « On peut faire tourner Vernon Subutex entre ses doigts comme une pierre précieuse changeant de couleur à la lumière du jour. » Marie-Laure Delorme, Le Journal du Dimanche « Un art consommé de mêler...
Paru le : 
10 Juin 2015

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