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09 Février 2018

Une romance 2.0 avec "P.-S. : Tu me manques"

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P.-S. : Tu me manques,  c'est une relation épistolaire 2.0 entre deux lycéens qui ne se connaissent pas dans la vie réelle, mais qui s'aident mutuellement à surmonter la douleur liée à la perte d'un être cher. L'auteure américaine Brigid Kemmerer nous propose un roman à la fois beau et triste,  qui nous émeut grâce à des personnages attachants et un récit bouleversant mêlant romance et deuil.

Brigid Kemmerer en un clin d’œil

 

Après avoir passé ses années de lycée à écrire pendant les cours dans le dos de ses professeurs, Brigid Kemmerer est devenue l'auteure de la série jeune adulte The Elementals et de romances contemporaines (Thicker than Water, P.-S. : Tu me manques ). P.-S. : Tu me manques est son premier roman publié dans l’hexagone. Et son sequel, More Than We Can Tell, sera d'ailleurs publié au printemps 2018 aux Etats-unis. En parallèle, l'auteure travaille également sur une nouvelle série fantastique qui semble s'apparenter à une réécriture du conte de La Belle et la Bête.


Pourquoi on aime P.-S. : Tu me manques 

 

A première vue, le scénario semble assez similaire à d’autres romans du même genre : deux ados qui ne se connaissent pas dans la vraie vie qui communiquent en ligne. Dans P.-S. : Tu me manques , ce sont Juliet et Declan, qui, bien qu'ils ne se soient jamais côtoyés au lycée, sont amenés à s’écrire par e-mail lorsque Declan répond à la lettre déposée par Juliet sur la tombe de sa mère. Un résumé typiquement « génération Y », donc.

Ce que l’on n’avait pas prévu, en revanche, c’est la sensibilité qui se dégage de ce récit. P.-S. : Tu me manques  est donc bien plus qu'une romance puisque Brigid Kemmerer cherche à faire passer un message à ses lecteurs, entre autres "Ne pas jugez un livre par sa couverture". Car si l'histoire d'amour entre les deux personnages principaux tient une place importante dans le récit, le roman aborde surtout quelques sujets sensibles tels que le deuil, la reconstruction de soi, la culpabilité, mais également le jugement de l'autre.

Les personnages, bien que très différents l’un de l’autre, sont particulièrement attachants. D’un côté, Juliet, qui a beaucoup de mal à se remettre de la mort de sa mère survenue quelques mois auparavant. De l’autre, Declan, qui a en apparence tout d’un voyou. Tout au long du roman, nous suivons l’évolution de Juliet et Declan mais pas seulement du côté sentimental. En effet, les deux adolescents se sentent profondément coupables des tragédies qu’ils ont vécues, et leurs échanges par e-mail les aident à avancer et à extérioriser leurs sentiments vis-à-vis de la mort.

La plume fluide et simple de Brigid Kemmerer permet au lecteur de se plonger dans le récit sans jamais vouloir en ressortir. D'un chapitre à l'autre, on alterne entre les points de vue de Juliet et Declan, découvrant ainsi progressivement une nouvelle facette de la vie de ces jeunes. On aime se plonger dans la tête de Juliet qui a du mal à remonter la pente, et dans celle de Declan qui nous fait rapidement comprendre que l'habit ne fait pas le moine.

Avec P.-S. : Tu me manques, on apprend à voir plus loin que le bout de son nez.

 

La page à corner : 


Alors qu’il retourne au cimetière pour effectuer ses travaux d’intérêt général, Declan retourne sur la tombe de la mère de Juliet et découvre une nouvelle lettre.

 
« L’intimité est une illusion. 
Visiblement tu en sais quelque chose, puisque tu as lu ma lettre. Elle ne t’était pas destinée. Elle n’était pas pour toi. Elle n’avait rien à voir avec toi. C’était entre ma mère et moi. 
Je sais qu’elle est morte.
Je sais qu’elle ne peut plus lire. 
Je sais qu’il ne me reste pas grand-chose pour me sentir proche d’elle. 
Et maintenant il ne me reste même plus ça. 
Tu te rends compte de ce que tu m’as pris ? Tu en as la moindre idée ? 
Tu as laissé entendre que tu comprenais la douleur.
Je crois que tu ne sais pas de quoi tu parles. 
Parce que si c’était le cas, tu n’aurais pas interféré avec la mienne. 

Je commence par me dire que cette fille est cinglée.
Qui laisse un message à un inconnu dans un cimetière ? 
Puis je me rends compte que je suis franchement mal placé pour la juger. 
L’un dans l’autre, elle ne me connaît pas. Elle ne sait pas ce que je comprends ou pas. 
Je ne devrais même pas être là. Le jeudi soir je suis censé tondre dans l’autre section du cimetière. Et ce n’est pas vraiment comme si j’avais du temps à perdre pour lire la lettre d’une inconnue. 
Melon a jeté un regard appuyé à sa montre quand je me suis pointé avec cinq minutes de retard. S’il me voit me la couler douce, il me le fera payer. 
Et s’il me menace encore une fois d’appeler la juge, je vais péter un câble.
Au bout d’un moment, l’irritation initiale se dissipe et laisse place à la culpabilité. Si je suis ici, c’est parce que la dernière lettre m’avait touché. J’étais curieux de savoir s’il y en aurait une autre. 
Je ne m’attendais pas à ce qu’on lise ce que j’avais écrit. Et c’est une sacré claque lorsque je comprends qu’elle a dû ressentir exactement la même chose. 
Je cherche un stylo dans ma poche, ne trouve que mes clés et mon briquet. 
Ah mais oui…Rev avait besoin d’un crayon tout à l’heure. Ça ne lui ressemble pas de garder un truc qui ne lui appartient pas, même un vieux crayon sans valeur. 
Peut-être que c’est un message du destin, une façon de me dire de prendre le temps de réfléchir avant de parler. Avant d’écrire. Enfin bref. 
Je replie le message incendiaire et le fourre dans ma poche. Puis je sors mes gants et vais chercher ma tondeuse. J’ai beau détester cet endroit, au bout de plusieurs semaines j’ai appris un truc : rien de tel que les travaux forcés pour réfléchir. 
Je vais bosser, et je vais réfléchir. 
Ensuite, plus tard, j’écrirai. »


Pour lire un extrait de P.S Tu me manques, c'est ici !
 

P.S. : Tu me manques
Juliet a toujours écrit à sa mère. Depuis sa mort soudaine, cette habitude est pour elle comme une bouée de sauvetage. Même si les courriers de Juliet restent sans réponse, elle continue de les déposer sur sa tombe chaque semaine. Declan n’...
Paru le : 
07 Février 2018

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