Peter Sís en un clin d'œil
Peter Sís est peintre, illustrateur, écrivain et cinéaste. Après des études à Prague et à Londres, il s’installe aux Etats-Unis, dans l’état de New-York. Peter Sís est connu pour ses albums fourmillant de détails, qui s’attachent souvent aux voyages et aux grands explorateurs, et pour lesquels il a reçu de multiples prix. Nous avions déjà aimé son précédent Un été crème glacée.
Pourquoi on aime Robinson
On connaissait Peter Sís fan d'aventure, avec quelques superbes livres jeunesses de voyages comme Christophe Colomb ou Le Pilote et le petit Prince. On le connaissait également enfantin dans Madlenka, autobiographe dans Le mur : Mon enfance derrière le rideau de fer, historicien dans L'Arbre de la vie ou Le Messager des étoiles, onirique dans Un été crème glacé. Voici toutes ses facettes réunies dans son nouveau livre Robinson, qui nous plonge dans un souvenir d'enfance plein d'aventure du natif de Brno.
Dans ce dernier album paru aux éditions Grasset Jeunesse, on découvre un Peter Sís âgé de cinq ou six ans, perdu dans ses rêves comme Alexandre Selkirk sur l'île Mas-a-Tierra. L'auteur américano-tchèque nous y raconte un histoire vécue petit, lorsque lui-même se retrouva comme son petit héros déguisé en son idole Robinson Crusoé-. Un rêve devenu cauchemar lorsque les autres enfants se moquèrent de lui, mais qui finit, après plusieurs jours de blues juvénile, en une jolie leçon de vie. Une belle histoire, pleine de voyage et de mignonnerie, qu'il nous transmet avec toute la force et l'imagination qui caractérise les histoires des enfants.
Mélangeant encre, stylos et aquarelle, ce récit aussi simple que joli essaie, comme nous dit son auteur, de « recréer l'atmosphère onirique que j'ai ressenti lorsque, petit garçon, j'ai lu Robinson Crusoé ». Force est de constater que l'on se laisse effectivement porter par l'ambiance, tant le livre nous plonge dans un univers tendre, rêvasseur et fantasmé, grâce notament aux sublimes doubles pages si caractéristique de cet auteur phare de la littérature jeunesse.
Un univers riche, coloré et plaisant, par un dessinateur que l'on prend plaisir à découvrir album après album, et dont on emporterait, pour sûr, toute l'œuvre si l'on devait partir à notre tour sur une île déserte.
La page à corner
« Ça tournait, tournait... J'étais perdu. Je dérivais. » (p. 53-54)
Y.Cz.