ADRIEN BORNE EN UN CLIN D'OEIL :
Adrien Borne est journaliste. En 2020, il publie un premier roman remarqué, Mémoire de soie. Une entrée réussie en littérature, en témoignent les nombreux prix que ce livre virtuose a remporté - dont le prix Alain Fournier.
POURQUOI ON AIME La vie qui commence :
Dans La vie qui commence, Adrien Borne continue d'explorer le thème de la mémoire et des secrets enfouis. Gabriel a douze ans lorsque, seul à la maison, sonne à la porte le mono au jogging rouge. Gabriel ne le fait pas entrer et reprend le fil de sa vie, comme si rien ne s'était jamais passé. Pourtant, vingt ans plus tard, alors que Gabriel aide son grand-père à vider sa maison, sa mémoire remonte à la surface.
Avec une plume pudique et poétique, Adrien Borne dépeint la violence de la mémoire qui revient et dessine un chemin de renaissance pour ceux qui, comme lui, ne peuvent sourire qu'à demi.
LA PAGE À CORNER :
Maman a fait des blancs de poulet au citron avec de la salade verte, de la compote en dessert. Elle parle d'une de ses clientes à l'agence immobilière, elle vend des maisons. Papa écoute mais il a un peu les yeux dans le vide en mâchant son gruyère. Maman, elle sait faire la conversation pour plus qu'elle-même, j'aime bien cette présence. Elle a horreur du silence. C'est drôle parce que, à trop avoir horreur du silence, elle en finit par plus rien écouter vraiment. Enfin bon, là encore, c'est pas le sujet. Je voulais juste leur dire que j'étais bien et rassuré d'être assis entre eux ce soir-là. Mais ça se dit pas comme ça ou alors il faut développer et ça se complique rapidement derrière. Ça se dit pas de trouver que la vie de tous les jours elle sent bon, avec ses airs d'habitude. Alors j'ai rien dit. Rien dit du tout. Papa il s'est endormi devant la télévision, Maman elle a feuilleté son magazine. Au fond, j'ai jamais raconté ma colonie de vacances et ma journée. Je l'avais pas fait avant, pour toutes les autres fois. J'allais pas m'y mettre pour l'occasion, sinon ça voudrait dire qu'il s'est passé vraiment quelque chose d'exceptionnel. Ce soir je me laisse porter. Il s'est rien passé de toute façon. Jamais. (p.89-90)
DANS LA PRESSE :
L'histoire en quelques mots est celle d'une enfance sacrifiée, de secrets enfouis qui ne demandent qu'à retrouver la lumière, et de la renaissance qui peu à peu, va redonner vie à Gabriel, un enfant de 12 ans marqué par une enfance traumatisée.
France Bleu
Même lorsque le narrateur, devenu adulte, entreprend d'affronter sa mémoire traumatique, ce sont encore les émotions du garçon de 12 ans qui se laissent entendre. Ce que ne saurait dire le témoignage d'un adulte, le roman d'Adrien Borne le fait ressentir dans la chair de son style.
Le Monde des livres
Shannon Humbert.