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02 Février 2012

Grégoire Delacourt : "Mon livre n’est pas une histoire mièvre"

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Grégoire Delacourt : "Mon livre n’est pas une histoire mièvre"

Que feriez-vous si vous remportiez la cagnotte de l’Euromillions ? Telle est la question soulevée par La liste de mes envies (JCLattès), le dernier roman de Grégoire Delacourt. Confortablement installé dans le top des ventes depuis sa parution début février, ce livre tendre et rafraîchissant est la surprise de cette rentrée 2012. Rencontre.

Grégoire Delacourt en un clin d’œil :

Né en 1960 à Valenciennes, Grégoire Delacourt est publicitaire. La liste de mes envies est son deuxième roman. Lire la biographie de Grégoire Delacourt.
 

 

MyBOOX : Votre livre rencontre, depuis sa parution, un succès inattendu. Comment expliquez-vous cela ?

 


Grégoire Delacourt : J’ai été extrêmement surpris par le succès de cet ouvrage. J’essaie malgré tout de rester modeste. Ce succès s’explique, selon moi, par deux aspects. Premièrement, l’histoire a un côté universel susceptible de toucher tout le monde. De plus, le livre sort en pleine crise économique où le pouvoir de l’argent est remis en cause, ce qui constitue un heureux hasard.

 

Le deuxième point qui explique ce succès est l’engouement autour du livre avant même sa sortie. Très tôt, les libraires se sont montrés enthousiastes en soutenant mon roman et je les en remercie. Par ailleurs, l'ouvrage a été acheté par 12 pays avant sa parution, ce qui montre qu’il rencontre un écho auprès de nombreuses nationalités différentes.

 


Votre livre raconte le destin de Jocelyne, une mère de famille modeste travaillant à Arras, dont le destin bascule subitement après avoir gagné à la loterie. Comment vous est venue l’idée d’un tel scénario?

 


J’avais absolument envie d’écrire une histoire dans les yeux d’une femme. De regarder le monde à travers la bienveillance féminine. Je me suis interrogé sur la thématique du changement : qu’est-ce qui pourrait offrir à quelqu’un la possibilité de changer de vie du jour au lendemain ? J’ai d’abord pensé à un héritage mais comme je venais d’écrire un livre sur la famille (L'écrivain de la famille, ndlr), j’ai préféré explorer une autre piste. Et puis, m’est venue l’idée de la loterie.


Or, l’argent n’est pas du tout le sujet de ce livre. Il s’agit en fait d’un point de départ, d’une métaphore du possible : l’argent offre la possibilité de changer de vie et d’arrêter de se plaindre. En effet, au quotidien, nous avons la fâcheuse habitude de passer notre temps à nous plaindre sur le coût de la vie. Mais on oublie trop souvent je crois, qu’il existe d’autres choses essentielles que l’on peut avoir gratuitement : le sourire d’un enfant, un beau lever de soleil, etc. L’argent n’achète pas tout. Nous avons tendance à trop l’oublier et cela m’énerve. C’est pourquoi j’ai voulu en parler dans ce livre.

 


Votre style est parfois comparé à des auteurs tels que Guillaume Musso ou Marc Lévy, à qui il est souvent reproché d'abuser des "bons sentiments" dans leurs romans. Vous reconnaissez-vous dans ces comparaisons ?

 


Je ne me sens pas particulièrement proche de ces auteurs. A titre personnel, je n’ai lu qu’un seul livre de Marc Levy et de Guillaume Musso. Certains critiquent leur style et leur qualité d’écriture. C’est un choix. Personnellement, je ne peux que respecter des auteurs qui réussissent à vendre 1, 500 000 ouvrages à travers le monde. Après on aime ou on n’aime pas.


Personnellement, je n’ai pas de style. Il s’agit là de mon deuxième livre, écrit sans prétentions. Ce n’est pas une histoire mièvre et cul-cul. J’ai voulu parler de choses qui touchent vraiment les gens. Derrière d’apparents bons sentiments, se cache en fait une histoire noire.

 


Pourquoi avoir choisi de situer l’action dans la ville d’Arras ?

 


J’ai choisi la ville d’Arras pour deux raisons. Premièrement, il s’agit de la ville de mon ami Jean-Louis Fournier. C’était donc une manière de lui rendre hommage. Deuxièmement, c’est une ville du Nord d’où je suis originaire. Mon premier livre L'écrivain de la famille (JC Lattès) se passait à Lille et Valenciennes, j’ai voulu innover en allant jusque dans le Pas-de-Calais (rires) ! J’ai donc visité Arras et j’ai rapidement découvert que la ville avait deux grandes places fermées, ce qui m’a beaucoup plu. J’aimais l’idée de construire mon histoire dans cet univers de vase clos.

 

On regrette un peu la taille de l’ouvrage (185 pages). On aimerait passer un peu plus de temps avec Jocelyne… Peut-on espérer un 2e tome ?

 

Vous n'êtes pas le premier à me faire cette remarque. Si tout le monde me la demande, pourquoi pas…(rires

 


La page à corner :

Quand Jocelyne réalise qu’elle vient de remporter la somme de 18 millions d’euros à la loterie : "Je ne sais pas comment, mais je sus. Je sus, sans avoir encore regardé les chiffres que c’était moi. Une chance sur soixante-seize millions,  et ça tombait sur moi. Je lus l’encadré dans la Voix du Nord. Tout y était. Le 6, le 7, le 24, Le 30 et le 32. (…).18 547 301 euros et 28 centimes. Alors je fis un malaise." (p.54)

 


La liste de mes envies dans la presse : 

 

"Grégoire Delacourt a produit un joli cocktail d'Ah ! si j'étais riche et de Bienvenue chez les Ch'tis, avec une pincée de Belle du Seigneur" L'Express.

 



"Un phénomène", 20 minutes.

 



"Grégoire Delacourt (...) est loin d'être un simple phénomène de mode. Sa langue est sobre et belle, ses émotions finement dosées", La Voix du Nord.

 




Olivier Simon

La Liste de mes envies
Avis des lecteurs : 4/5 8 Donner un avis
Les femmes pressentent toujours ces choses-là. Lorsque Jocelyne Guerbette, mercière à Arras, découvre qu’elle peut désormais s’offrir tout ce qu’elle veut, elle se pose la question : n’y a-t-il pas beaucoup plus à perdre ? Grégoire Delacourt déroule ici une histoire forte d...
Paru le : 
29 Mai 2013

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