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Didier Decoin : le chant du bourreau

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Didier Decoin : le chant du bourreau

Inspiré d’une histoire vraie, La pendue de Londres (Grasset) raconte le destin de Ruth Ellis, dernière femme à avoir été exécutée par pendaison au Royaume-Uni et de son bourreau, Albert Pierrepoint, taraudé entre devoir et états d’âmes.

Didier Decoin en un clin d’œil : 

Membre de l’académie Goncourt, Didier Decoin est un écrivain français. La pendue de Londres (Grasset) est son 25e roman. Lire la biographie de Didier Decoin.

 

Pourquoi on aime "La pendue de Londres" :

 

Avril 1955. Ruth Ellis assassine son amant de plusieurs coups de feu. Après un procès expéditif, la jeune femme de 28 ans est pendue trois mois plus tard à la Prison d'Holloway, devenant au passage, la dernière condamnée à mort exécutée par pendaison au Royaume-Uni. C’est le destin exceptionnel de cette jolie prostituée et mère de famille que nous raconte Didier Decoin dans son dernier livre La pendue de Londres. 

 



On y découvre une jeune femme qui, loin d’être un monstre, a le malheur de croiser dans sa vie des hommes abjects et sans scrupules. Tour à tour violée par son père, mère-fille abandonnée et femme battue, elle doit apprendre à se construire seule, en vendant son corps pour subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants. Après avoir épousé un dentiste alcoolique, elle finit par s’éprendre d’un célèbre coureur automobile, David Blakely, qui la bat régulièrement jusqu’à ce qu’elle finisse par l’abattre un dimanche d’avril 1955.

 




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Ruth Ellis méritait-elle vraiment la mort ? Un meurtrier peut-il être pardonné pour son crime ? Reste-on humain après avoir donné la mort ? Autant de questions sur lesquelles se penche Didier Decoin dans ce roman poignant, rédigé tour à tour à la première et à la troisième personne, au fur et mesure que se succèdent les points de vue du bourreau et de sa victime.

 



Car, c’est bien là le coup de maître de Didier Decoin. Au-delà de son récit qui retranscrit parfaitement l’ambiance du Londres d’après-guerre, l’auteur de John l'Enfer excelle dans l’art de mettre en parallèle la descente aux enfers de la belle Ruth Ellis et les réflexions de son futur bourreau.

 

Exécuteur officiel du Royaume-Uni avec plus de 400 pendaisons à son actif, Albert Pierrepoint - homme sympathique et mari dévoué - y apparaît comme un individu profondément humain. Persuadé que son travail consiste avant tout à rendre la justice et à débarrasser la société de dangereux criminels, il ne se considère pas comme un assassin. Mais ne prend pour autant aucun plaisir à ôter la vie. C’est pourquoi, il met un point d’honneur à abréger les souffrances de ses "clients" : "La rapidité a toujours été pour moi une véritable obsession. Puisque le prisonnier devrait mourir, que c’était irrémédiable, lui donner une mort instantanée, sans douleur, et surtout sans lui laisser le temps de ruminer ce qui allait lui arriver, était bien le mois que je puisse faire en tant qu’être humain."

 



La mise à mort de Ruth Ellis sera pour lui l’exécution de trop. Troublé par sa victime, il démissionnera peu de temps après de ses fonctions, lui qui n’avait auparavant jamais douté du bien fondé de sa mission.

 



Roman aussi saisissant que passionnant, La pendue de Londres nous fait découvrir deux individus emplis d'humanité qui ont écrit, bien malgré eux, tout un pan oublié de l'histoire britannique. Avec ce nouvel ouvrage, Didier Decoin livre également un vibrant réquisitoire contre la peine capitale, tout en intelligence et en subtilité.

 

La page à corner : 

 

Entre deux chapitres consacrés à la vie de Ruth Ellis, le roman est rythmé par les nombreuses réflexions d’Albert Pierrepoint sur son métier d’exécuteur. Apprenant qu’il devra bientôt exécuter une nouvelle femme, il raconte à son épouse les quelques minutes qui précèdent une mise à pendaison : "Je n’ai jamais eu besoin de me retourner pour m’assurer qu’un condamné me suivait jusqu’à la potence. La docilité de ces gens-là m’étonnera toujours. On dirait que pour eux le jour ne s’est pas levé, qu’ils continuent à dormir. Il n’y a presque jamais de larmes, jamais de cris. Veux-tu savoir ce que ça sent, une exécution capitale ? Le bacon grillé, la marmelade d’oranges, le toast chaud – c’est le menu du petit déjeuner d’un condamné – et l’odeur de lit tiède qui enveloppe encore le pauvre type." (p.210)

 

"La pendue de Londres" dans la presse : 

 

"La victime et son bourreau... deux destins exceptionnels, que l'auteur de John l'Enfer nous livre avec brio, dans un Londres d'après guerre plus vrai que nature." Marianne Payot, L’Express

 

 

"Deux portraits empreints d'humanité, deux destins en marche l'un vers l'autre. Une Angleterre d'après-guerre plus vraie que nature. Didier Decoin fait magistralement vibrer la corde sensible de son lecteur dans La pendue de Londres." Bernard Lehut, RTL

 


"Magistral tant du point de vue de la construction que du style, La pendue de Londres révèle à travers un fait divers, deux psychologies fascinantes, les effluves de toute une époque. (…) Un roman magistral où la littérature fait ses propres démonstrations, sans jamais faire de faux pas du côté du jugement de valeur." Toutelaculture.com

 




Olivier Simon

 

Est-ce ainsi que les femmes meurent ?
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Paru le : 
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