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14 Septembre 2016

Un atelier d’écriture avec Donato Carrisi

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Un atelier d’écriture avec Donato Carrisi

Le maître du suspens italien, Donato Carrisi, est de retour en librairie avec La fille dans le brouillard (Calmann-Lévy) qu’il est venu présenter à la presse et au public français il y a quelques jours. L’occasion de mener un atelier d’écriture au Labo des histoires. MyBOOX était là et vous raconte cette passionnante session. 

On connaissait déjà Donato Carrisi comme un grand façonneur d’histoires, un maître du suspens romanesque. Mais ça, c’était avant d’avoir participé à une masterclass de l’écrivain italien il y a quelques jours. En sortant, on est finalement persuadé que l’auteur du best-seller Le Chuchoteur (Calmann-Lévy / Le Livre de Poche) est un maître tout court, un maestro...

 

Quand on arrive au Labo des histoires…

 

Quand nous arrivons au Labo des histoires, tout proche du Centre Pompidou à Paris, l’auteur de thrillers est confortablement installé dans un canapé en train de discuter avec un lecteur. Pas de doute : il sait mettre son auditoire à l’aise, se rendre proche de son public et installer une ambiance. Aux murs, des citations sur la thématique de l’écriture attirent l’œil comme "Ecrire, c’est un acte d’amour : s’il ne l’est pas, il n’est qu’écriture", signé Jean Cocteau. Et même dans la fabrique du thriller, cette maxime doit rester en mémoire, on le saura d’ici quelques minutes. Nous sommes invités à descendre un escalier en colimaçon et  nous voilà hapés par une cave, des pierres blanches, une fraîcheur inattendue et une atmosphère intime propice à découvrir les secrets d’un initié. Face à la chaise vide du professeur, l’auditoire attend dans la pénombre et une ambiance studieuse. Le voilà, en veste en tweed, foulard de soie et lunettes rondes.

 

Donato Carrisi : un maître doublé d’un showman

 

Il prend la parole et le maître se double immédiatement d’un showman. Le récit de ses études de droit, de la tradition familale voulant qu’il revête la robe d’avocat comme son grand-père mort dans l’exercice de ses fonctions, de son "coming-out" d’écrivain auprès de ses proches, de ses années de vache maigre ou de son salut étant venu de la lecture d’un roman de Michael Connelly… se transforme vite en un spectacle savoureux. La connivence avec son public vient rompre la solennité des minutes précédentes et l’humour de ses répliques est encore accentué par l’attente dû à la traduction en simultané. Déjà, il nous apprend à raconter des histoires en jouant avec son auditoire comme avec son lecteur. "Je me définis comme un narrateur plus qu’un écrivain. Le narrateur c’est celui qui porte l’histoire, pas qui la crée. Les histoires il faut aller les chercher", indique-t-il.

 

 

La fille dans le brouillard : quand tout repose sur un personnage ambigu

 

Mais où est-il allé "chercher" son dernier roman, La fille dans le brouillard tout juste paru chez Calmann-Lévy ? Là encore, "le quart d’heure promo" permet de délivrer quelques enseignements : "Je me comporte comme un lecteur quand j’écris car j’écris les histoires que j’aimerais qu’on me raconte" mais "le plus difficile est de construire un personnage de méchant". Au centre de ce nouvel opus, le commandant Vogel est pour le moins un être ambigu, contradictoire et prêt à tricher, à manipuler les médias pour lancer une enquête par exemple. Quant à savoir si c’est le méchant de l’histoire ou non, il faut lire le roman pour le savoir… Car le lecteur de La fille dans le brouillard est baladé de bout en bout de l'intrigue. Bientôt nous entrerons dans la fabrique du roman, nous saurons les "trucs" du maître pour arriver à un tel morceau de bravoure. Et surtout nous nous y essaierons.

 

Imaginez : à Paris, plusieurs femmes sont retrouvées mortes, elles portaient toutes une robe rouge… 

 

Autre pilier de l’écriture d’un thriller : la construction narrative, bien sûr, qui doit faire monter le suspens et nos poils se dresser… L’un des trucs de Donato Carrisi, comme il le raconte, est de travailler avec des post-its puis de les assembler après avoir trouvé la bonne combinaison. Autres règles de base que les élèves de l’atelier prennent en note : "Ne pas tomber amoureux de son roman", "lire : on ne peut pas écrire de bons livres sans en lire au moins trente par an", "quand on écrit un thriller, il est judicieux de partir de la fin de l’histoire", "se relire avec un regard sévère : ne jamais faire confiance à sa fiancée ou sa mère…" ou encore "il ne suffit pas d’avoir une idée, encore faut-il ménager une tension créative"… On prépare sa copie attendant le sujet qui doit tomber…

 

"A Paris, plusieurs femmes sont retrouvées mortes, elles portaient toutes une robe rouge… Quel serait le début du roman ?" Vous avez un quart d’heure…

 

Si vous êtes fan de Donato Carrisi, restez connectés : nous vous proposerons bientôt une interview vidéo de l'auteur !

 

Et si le Labo des histoires vous intéresse, toutes les infos sont ici !

 

Voir notre interview vidéo de Donato Carrisi sur les secrets de Malefico (Calmann-Lévy/Le Livre de Poche).

 

Noémie Sudre

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