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15 Juin 2016

Romance : les secrets d’une tendance qui dure

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Romance : les secrets d’une tendance qui dure

Relancé par le phénomène Cinquante nuances de Grey en 2012, le succès de la romance en littérature ne s’essouffle pas. Plus encore : il s’amplifie, les lectrices en redemandent et les éditeurs, même les plus généralistes, leur répondent en proposant les uns après les autres un titre phare voire une collection dédiée. Quels sont les dessous de cette mode qui semble devoir durer ? Qu’aiment tant les lectrices dans ce genre bien particulier et autrefois un peu honteux ? Comment cette tendance pourrait-elle redistribuer les cartes au sein du monde de l’édition ? MyBOOX vous dit tout. Et en bonus, ne ratez pas notre jeu Testez-le : remportez un exemplaire du premier volume de la série Le Club, Flirt de Lauren Rowe (&Moi) et devenez l’un de nos testeurs avec les hasthtags #testezle et #myboox. Plus d’infos au bas de cet article.

 

Romance : du phénomène "Fifty Shades" à la tendance d’édition

 

Bon certes, ce n’est pas un scoop : la romance est à la mode au rayon littérature… Et il n’est plus rare, loin de là, de voir dans les lieux publics, des jeunes femmes lisant des sagas romantiques voire érotiques. Ce genre autrefois honteux qu’on lisait encore il y a peu sous le manteau ou sur une discrète liseuse et réservé à des éditeurs spécialisés n’ayant pas toujours bonne presse, s’est en effet démocratisé au point de s’accaparer les espaces publicitaires de nos villes, les tops des ventes, les têtes de gondoles – et plus seulement en grandes surfaces ! - ainsi que les écrans de cinéma par le biais des adaptations.

 

Mais pourquoi une telle ampleur ? Dans un premier temps Cinquante nuances de Grey (JC Lattès) a, bien sûr, fait tomber un tabou : "Je pense qu’avec l’arrivée de Fifty Shades les tabous concernant ce genre littéraire sont un peu tombés. Les gens n’ont plus cherché à se cacher ou à fuir cette littérature qui d’un coup était devenue populaire et donc « politiquement correct » pour tout le monde", nous précise la booktubeuse Bulledop conquise par ce genre en 2012 avec la célèbre trilogie - et désormais tétralogie - SM tout comme Margaudliseuse, elle aussi à la tête de sa chaîne Youtube spécialisée en lecture. Mais il faut indéniablement aller chercher le reste de la réponse du côté des espaces numériques : devenu un phénomène mondial grâce à sa disponibilité en ebook – réputé plus discret – Cinquante nuances de Grey et consort ont très vite fondé leur fortune sur le bouche à oreille 3.0 fait de réseaux sociaux, blogs, et autres plateformes de publication en ligne (un milliard de chapitres lus sur Wattpad pour Anna Todd, auteur du nouveau phénomène new adult, After, par exemple). On compte – à date - plus de 39 000 résultats pour le hashtag #newadult sur Instagram, 63 000 publications comprenant le hashtag #annatodd sur le même réseau ou encore 811 000 publications pour #fiftyshades. Le grand gourou Google passe évidemment par là entraînant une croissance exponentielle des demandes. Les recherches sur le plus célèbre moteur pour la mention "new-adult fiction" n’ont fait que croître depuis 2005 pour atteindre leur point culminant en ce mois de juin 2016 (source : Google trends).

 

Familiers avec ces nouveaux modes de prescription directs et modernes dans lesquels les lecteurs ont de plus en plus leur rôle à jouer, les auteurs de ce genre s’engagent énormément vis à vis de leur lectorat comme nous le confirmait Anna Todd récemment : s’ils n’ont pas été en premier lieu autopubliés sur internet, ils sont nombreux à entretenir un lien direct via les réseaux avec leur communauté via leurs comptes officiels comme E.L James la première, Anna Todd, Abbi Glines ou encore Kylie Scott. Les fans d’Anna Todd sont les premières à dire que la jeune auteure texane, malgré la barrière de la langue, s’adresse à elle comme une copine.

 

S’appuyant sur cette tendance qui semble devoir durer, les éditeurs, mêmes les plus généralistes se lancent en publiant un titre phare. C’est le cas de Calmann-Lévy qui édite pour la première fois un roman érotique sous pseudonyme, Mon cher stagiaire ; en développant de nouvelles collections (comme &moi chez JC Lattès) ou en étoffant et modernisant leur catalogue (par exemple la collection Red Velvet pour Marabout ou Hachette romans/Black Moon qui s’adaptent à la demande croissante dans la catégorie new adult ou encore la nouvelle maison Mazarine lancée par Fayard qui n’hésite pas à composer son catalogue de titres légers et dans l'air du temps, souvent des premiers romans, comme le récent (Presque) jeune, (presque) jolie, (de nouveau) célibataire de Stéphanie Pèlerin.

 

Comme on peut s’y attendre, le lectorat de la romance est à 90% féminin comme nous le confirme ci-dessous Marie Buhler, éditrice de la collection &moi. Mais qu’est-ce qui plaît tant aux jeunes femmes dans ce genre jadis mal perçu ? "En règle général ce sont les personnages qui me plaisent plus que l’intrigue elle-même je les trouve souvent très attachants", indique Bulledop. Un avis partagé par la blogueuse Margaudliseuse qui n’aime pas tant les "parties de jambes en l’air" que "l’histoire des personnages, leurs sentiments finalement". Pour faire durer la tendance, il faudrait d’ailleurs, selon elle " faire en sorte que le sexe ne soit pas le centre de leur roman, mais au contraire que le sexe accompagne le centre du roman et le rende plus intéressant".

 

Comme quoi, il ne suffit pas d’être sulfureux pour plaire aux lecteurs, encore faut-il que ce soit écrit et bien écrit. "Les polars ou la SF ont eu la vie dure à leur arrivé. Il faut se faire sa place, et montrer que cette littérature possède un véritable public qui aime ça", indique Margaudliseuse. De quoi faire taire les mauvaises langues qui réduisent la romance érotique à un sous-genre littéraire.

 

            

Le mot du pro 

Mais place à la rubrique "le mot du pro" avec Marie Buhler, éditrice de la collection &moi chez JC Lattès.

 

MyBOOX : Pourquoi, selon vous, Fifty Shades of Grey a-t-il donnu un tel succès à l’époque ?

Marie Buhler : Le phénomène Fifty Shades est né d’un buzz, et un buzz est souvent difficile à expliquer… La littérature érotique a toujours eu du succès, mais tout à coup le grand public s’est mis à assumer ce type de lecture. Je pense que le genre a bénéficié d’une sorte de modernisation, les héros et héroïnes semblent plus contemporains, plus en phase avec l’époque – des femmes fortes auxquelles on a envie de s’identifier, des problématiques et/ou contextes d’aujourd’hui.

 

Pourquoi la tendance se généralise-t-elle, depuis, à tous les éditeurs ?

Parce qu’il y a un réel marché pour ce genre-là désormais, il y a de plus en plus de romans et le public est au rendez-vous. Donc la catégorie intéresse tous les éditeurs.

 

On a aussi vu l’arrivée du secteur "new adult"… Quelle en est la définition exacte ? Quelle est la cible ?

Après le Young Adult, il y a maintenant le New Adult qui s’adresse à la tranche d’âge juste après : les 18-30 ans. Les problématiques sont donc liées à cet âge-là : fin des études ou premier job, émancipation du cocon familial, premières expériences non seulement amoureuses mais de la vie de manière générale. Ce côté initiatique est primordial, ainsi que bien sûr l’histoire d’amour et une petite dose de sexe !

 

Comment est née la collection &moi et quel bilan dressez-vous un an après sa création ?

Nous observions la romance dans les pays anglo-saxons depuis quelques temps et la rencontre à la foire de Francfort avec nos collègues de l’éditeur allemand Piper, qui nous ont raconté le succès de l’auteur américain Abbi Glines chez eux, a achevé de nous convaincre. C’est d’ailleurs avec cet auteur que nous avons lancé &moi. Nous avons voulu une collection dédiée au genre pour créer une communauté forte autour de nos livres. Nos choix se tournent donc vers de la romance new adult (en général, nous faisons quelques entorses), avec des personnages forts et, si possible, des univers qui se démarquent : la musique avec la série Stage Dive, un club de rencontre un peu particulier avec Le Club, le tatouage dans une série à venir l’année prochaine…

 

Quels sont les résultats de la collection un an après son lancement ?

Un peu plus d’un an après le lancement de la collection, nous sommes contents des résultats : environ 100 000 exemplaires vendus tous livres confondus, une communauté Facebook de plus de 10 000 personnes, c’est très encourageant !

 

Au départ Fifty Shades doit son succès à sa disponibilité au format numérique réputé plus discret… Qu’en est-il de vos titres ?

Le numérique a une part importante dans nos ventes. Cela varie un peu selon les titres, mais les ventes en ebooks peuvent représenter un quart voire un tiers des ventes totales d’un titre.

 

Le lectorat de romances est-il, comme on peut le supposer, à 90% féminin… ? En dehors de cette catégorie quelle est la cible ?

En effet, nos lecteurs sont en grande partie des lectrices. La tranche d’âge est assez large, 18-30 ans, voire au-delà, avec pas mal de trentenaires aussi. Ce sont de grandes lectrices, capables de lire entre 5 et 15 livres par mois pour la plupart, qui disent lire en majorité de la romance.

 

Y a-t-il ou pourrait-il y avoir un équivalent masculin ?

Je ne saurais le dire précisément… On dit souvent que les hommes lisent beaucoup de polars, mais de là à faire des comparaisons…

 

Quels liens entretenez-vous avec les réseaux sociaux ou les blogueurs ? Peut-on dire que le lecteur devient de plus en plus un prescripteur direct avec le développement de ce genre ?  

Nous sommes en relation permanente avec notre communauté via Internet, et les réseaux sociaux sont un média essentiel pour entretenir ces liens. Les blogueuses ont un rôle important pour promouvoir les livres car elles sont très suivies et leur avis compte beaucoup. En effet les lecteurs sont devenus des prescripteurs directs car ils partagent leurs lectures, leurs avis, écrivent des chroniques, et se font confiance entre eux pour les recommandations.

 

Cette mode durera-t-elle, selon vous ?

Cette mode existe déjà depuis quelques années et je pense en effet qu’elle va encore durer. Les amatrices de romance sont des grandes lectrices, elles lisent beaucoup de livres, un peu de façon boulimique, donc je ne les vois pas se détourner du genre tout de suite ! Et puis de plus en plus d’éditeurs publient désormais des romances et entretiennent donc la tendance. Il faut continuer de faire rêver nos lecteurs/lectrices avec de bonnes histoires d’amour !

 

La tendance romance sur les réseaux sociaux

 

 

 

#Testez-le avec MyBOOX

 

Que vous ayez déjà succombé ou non aux charmes de la romance, vous pouvez commencer par une trilogie osée, Le Club dont le premier tome, Flirt est  paru dans la collection &Moi. 5 exemplaires sont en jeu ici. jusqu'au 16 juillet. Tentez de gagner cet ouvrage et de devenir l’un de nos testeurs. Pour cela, rien de plus simple : donnez-nous votre avis sur le livre ici et sur les réseaux sociaux avec les hashtags #testezle et #myboox ! C’est par ici que ça se passe !

 

Noémie Sudre

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