Il avait l’allure et le flegme britannique d’un agent secret mais c’est sous sa plume que s’ébattaient ce genre de personnages. Figure tutélaire du roman noir britannique, Philip Kerr nous a quittés ce vendredi 23 mars à l’âge de 62 ans.
Philip Kerr, dans les pas de Ian Fleming et Raymond Chandler
Notamment connu dans le monde entier pour sa série autour de Bernard Gunther et se plaisant à lui faire explorer les dessous de l’histoire depuis l’Allemagne nazie où il s’oppose farouchement au IIIe Reich jusqu’à la Guerre froide, Philip Kerr nous avait accordé un entretien il y a quelques années à Paris à l’occasion de l’une de ces aventures, La Dame de Zagreb . Il nous expliquait à cette époque ressentir un lien avec d’autres auteurs qui ont fait vivre longtemps un personnage comme Ian Fleming avec James Bond, "une sorte d’amour-haine". Il nous avait également présenté une nouvelle série dans l’univers du football, inaugurée avec Le Mercato d’hiver et nous avouait des velléités cachées d’entraîneur. "J’ai déjà les costumes", s’amusait-il alors.
Philip Kerr, farouchement britannique
Né à Edimbourg en 1956, Philip Kerr ne portait pas dans son cœur son pays natal et se rendiquait farouchement anglais. Après des études de droit et d’allemand qui lui fourniront le terreau de ses enquêtes au plus sombre de l’histoire, il se tourne vers l’écriture. Avec ses romans, il a su fidéliser un vaste lectorat et charmer la critique. Son dernier roman, Pénitence, paru au Masque en février 2017, ouvrait encore sur un ailleurs puisqu’il s’agissait d’un thriller situé au fin fond du Texas autour d’un nouveau personnage d’agent du FBI.
N.S