Comprendra-t-on un jour David Lynch ? Et est-il seulement besoin de le comprendre pour se laisser prendre par son œuvre ? Un an seulement après le choc Twin Peaks The return, L’Espace du rêve, récemment paru chez JC Lattès, nous permet d’entrer dans son monde, ou plutôt dans ses mondes, à la fois par le biais d’un récit mené par la journaliste et amie du cinéaste Kristine McKenna et par des parties rédigées de sa propre main.
De gauche à droite, David, John et Martha Lynch sur les marches de la maison des Lynch à Spokane, État de Washington, c.1950. Photographie de Sunny Lynch.
Une biographie destinée à faire autorité et abondamment illustrée
Destiné à faire autorité en tant que biographie officielle, l’ouvrage ne pouvait en effet pas mettre de côté celui qui y tient le premier rôle. Investi de A à Z dans ses productions cinématographiques – du scénario au design sonore – Lynch reste ici aussi le grand maître d’œuvre de ces pages magnifiquement illustrées de documents privés et inédits. Dates, chiffres, faits… on n’en a jamais autant su sur l’auteur de Mulholland Drive notamment sur son enfance et ses vertes années abondamment servies par l’iconographie de l’ouvrage. Mais s’il est factuel, L’espace du rêve n’en reste pas moins fidèle à l’esprit de son auteur et à son titre ouvrant les unes après les autres des trappes vers des mondes aussi fous qu’Eraserhead à Twin Peaks The return en passant bien sûr par Elephant Man, Blue Velvet, Sailor et Lula ou encore Inland empire.
Lynch avec l’un de ses tableaux chez ses parents à Alexandria, Virginie, en 1963. Photographie de Donald Lynch.
David Lynch : autant de mondes que de rêves
Film après film et même du bout de son crayon ou de ses créations plastiques, David Lynch ne cesse de sonder les cœurs et les âmes, de confronter l’âpreté du réel aux spiritualités, la beauté au rebut. Une vaste entreprise dans laquelle il a toujours entretenu des relations privilégiées avec son entourage à commencer par ses acteurs souvent devenus fétiches. C’est ainsi que vivent aussi dans ce livre Laura Dern, Isabella Rossellini, Naomi Watts, Harry Dean Stanton, Sheryl Lee – interprète de l'iconique Laura Palmer – ou encore l’inoubliable Kyle MacLachlan alias l'agent Dale Cooper.
Isabella Rossellini pendant le tournage de Blue Velvet à Wilmington, Caroline du Nord, 1985. Photographie de David Lynch.
Vous aussi, entrez dans la Black lodge avec L'Espace du rêve !
La rédaction