Très remarqué en cette rentrée littéraire, sélectionné jusque sur les listes finales des prix Goncourt et Renaudot et salué par la critique, La Part du fils de Jean-Luc Coatalem (Stock) a été récompensé par le prix Jean Giono à cinq voix contre trois pour Akira Mizubayashi et une pour Louis-Philippe Dalembert. Doté de 10 000 euros, le prix lui sera remis le 11 décembre prochain chez Drouant dans le salon des Goncourt.
Ravauder l’histoire familiale et se questionner sur sa vocation
Rédacteur en chef adjoint du magazine Géo et écrivain connu pour ses récits de voyages, grand admirateur de Gauguin et Segalen dans les pas desquels il a déjà placé ses écrits (Mes pas vont ailleurs, prix Femina de l’essai en 2017), Coatalem livre cette fois un récit familial habité par un absent : son grand-père, prénommé Paol dans l’ouvrage. Arrêté sur "motif inconnu" en 1943 dans le Finistère et disparu à jamais dans les limbes de l’Histoire, ce dernier laisse une béance au sein de la famille. Son petit-fils ravaude aujourd’hui les fils de cette histoire, entremêlant les destins de trois générations et se questionnant en creux sur sa vocation d’écrivain.
Un "récit modianesque" montrant "le pouvoir de la littérature sur la chronologie"
"Dans une langue superbe et classique, fissurée d’émotion mais exacte, Jean-Luc Coatalem a réussi son plus beau livre" selon le directeur général des éditions Stock, Manuel Carcassonne. Jérôme Garcin écrit dans La Provence : "La Part du fils montre le pouvoir de la littérature sur la chronologie. Elle seule peut donner aux vies brèves, toute leur plénitude. Elle seule peut réveiller les morts de leur long sommeil." Thierry Dussard du Télégramme de Brest parle d’ "un récit modianesque (qui) enfle sous le souffle des vents de l’Iroise". Quant à François Busnel qui a reçu l’auteur sur le plateau de La Grande librairie, il a été frappé par la question sous-jacente de l'ouvrage : "écrire est-ce trahir ?"
La rédaction