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29 Avril 2016

Feel good books : le bonheur au bout du livre

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Feel good books : le bonheur au bout du livre

Que ce soit sur les écrans, dans nos assiettes, dans nos écouteurs et surtout en librairie, la tendance générale est au "feel-good". Des meilleures ventes aux mots clés les plus utilisés sur les réseaux sociaux, le constat est indéniable. Nous ne voulons qu’une seule chose : nous faire du bien. Comment expliquer ce nouveau phénomène qui s'est emparé du rayon littérature ? Comment se manifeste-t-il autour de nous ? MyBOOX vous dit tout sur la tendance feel good book. Et en bonus, ne ratez pas notre jeu Testez-Le : remportez un exemplaire de Tu comprendras quand tu seras plus grande de Virginie Grimaldi (Fayard) et devenez l’un de nos testeurs avec les hashtags #testezle et #myboox. Plus d’infos au bas de cet article.

Feel good book : des origines au phénomène

 

Il y a quelques semaines, MyBOOX décryptait pour vous la tendance psychologie positive qui s’est emparée du rayon santé/bien-être de nos librairies. Place à présent à son pendant en littérature : le feel good book ! Car ça ne vous a pas échappé : depuis le célèbre Journal de Bridget Jones d’Helen Fielding ou encore les premiers livres d’Anna Gavalda il y a une dizaine d’année, ce phénomène qui nous vient tout droit du monde anglo-saxon, explose en France.

 

Ce sont en effet les auteurs de langue anglaise qui s’y sont mis les premiers (en dehors du Brésilien Paulo Coelho et son célèbre Alchimiste) comme Helen Fielding donc, ou encore Annie Barrows. Mais de plus en plus, en France, les classements des meilleures ventes voient bien souvent caracoler dans leurs tops 10 ou 3 ces romans légers censés nous faire du bien. De quoi propulser des auteurs inconnus au rang de stars en deux temps trois mouvements ! Qui n’a pas entendu parler par exemple de La Liste de mes envies de Grégoire Delacourt, de Mange, prie, aime d’Elizabeth Gilbert, des Yeux jaunes des crocodiles de Katherine Pancol, de Demain j’arrête ! de Gilles Legardinier reconnaissable à sa couverture ornée d’un chat à bonnet péruvien, du Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson, de Et puis Paulette de Barbara Constantine ou encore de L’Extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea de Romain Puértolas dont le titre à rallonge amuse les lecteurs autant que les tribulations de son héros ? Et nombreux sont les primoromanciers à se lancer en littérature via ce trempli à l’instar récemment du jeune médecin Baptiste Beaulieu, révélé avec le récit adapté de son blog à succès Alors voilà et qui a publié un second roman, Alors vous ne serez plus jamais triste, en 2015 chez Fayard. Forts de leur succès, certains de ces ouvrages viennent ensuite faire le bonheur des lecteurs au cinéma où ils recueillent là aussi de beaux résultats. On a par exemple pu voir récemment sur les écrans l’adaptation de Un coup à prendre de Xavier de Moulins sous le titre Tout pour être heureux.

 

         

 

Il n’y a pas un mois sans voir fleurir sur nos tables de librairie de nouveaux titres... Car, guidées par ce marché florissant et une demande de plus plus importante, les maisons d’édition suivent la tendance en proposant de plus en plus de livres de ce genre. La toute jeune maison Mazarine en a, par exemple, fait le cœur de son catalogue côté littérature avec des titres rafraîchissants comme Comment papa est devenu danseuse étoile de Gavin’s Clemente-Ruiz (voir l’interview vidéo), Hier encore c’était l’été de Julie de Lestrange (voir l'interview vidéo) ou encore N’oubliez pas de tomber amoureuse à Paris de Mademoiselle Peppergreen (écouter la playlist).

 

         

 

Mais qui sont les lecteurs de feel-good-books et pourquoi un tel engouement ? Sans surprise, il s’agit en grande majorité d’un lectorat féminin à la recherche de livres légers susceptibles de les extirper d’un quotidien stressant et de la morosité ambiante. "La crise ma bonne dame !" Mais encore ? Selon les éditeurs et les libraires, les lecteurs se retrouvent dans la mise en scène de héros du quotidien souvent cabossés, confrontés aux difficultés de la vie, un ton souvent doux-amer accompagné d’une pointe d’humour et surtout de beaucoup d’empathie. En somme, ce que leurs détracteurs réunissent avec dédain sous l’expression péjorative de "bons sentiments". Des oiseaux de mauvais augure que les lecteurs contrent en pérennisant la tendance en librairie et en clamant leur amour du genre sur les réseaux sociaux : on trouve pas moins de 2 646 424 résultats pour le hashtag #feelgood sur Instagram et plus de 500 résultats pour le hashtag #feelgoodbook.

 

Le mot du pro

 

Mais place au mot du pro avec la directrice générale du Livre de Poche, Véronique Cardi, qui décrypte pour nous cette tendance et nous parle des livres que nous aimerons bientôt.

 

MyBOOX : Selon vous, à quel registre précis de livres s’applique cette nouvelle étiquette de "feel-good-book" ? 

 

Véronique Cardi : Littéralement, le "feel-good-book" est un "livre qui fait du bien", ce qui peut recouvrir un grand nombre de registres de livres. Mais cette étiquette venue du monde anglo-saxon a tendance à désigner plus particulièrement aujourd’hui des livres qui donnent ou redonnent le sourire, tout en nous confrontant aux vicissitudes de la vie, des livres enlevés, drôles et positifs, mais qui n’hésitent pas à aborder des sujets sombres, comme la maladie, la vieillesse, la mort. Pour exemple, je citerai Romain Puértolas, au style décalé et plein d’humour, mais qui traite de l’enfer des sans-papiers notamment dans son célébrissime L’extraordinaire voyage du fakir qui etait reste coince dans une armoire ikea, ou de la mucoviscidose dans La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la Tour Eiffel. Ces deux livres sont des bouffées d’air frais qui redonnent de l’énergie et de l’espoir tout en nous confrontant à des thématiques dures.   

 

Savez-vous d’où vient et de quand date cet engouement généralisé des lecteurs pour les livres qui font du bien, au ton et au registre ouvertement légers ? 

 

La classification marketing, le label "feel-good" utilisé surtout par les professionnels du livre est peut-être récente, mais les lecteurs ont toujours plébiscité ce genre de livres (pourquoi se jeter sur des livres qui feraient "du mal" ?). On fait parfois remonter ce phénomène à Anna Gavalda, avec Ensemble c’est tout, ou plus proche de nous au Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire.

 

Ce que je trouve personnellement vraiment nouveau et dérive d’une certaine façon de cet engouement est la vague de la bibliothérapie : se soigner par les livres, et pas forcément par des livres légers. Dans un roman à paraître sous notre label d’inédits Préludes, Aux petits mots les grands remedes, Michaël Uras nous offre les tribulations irrésistibles de drôlerie et d’esprit d’un bibliothérapeute professionnel à la galerie de patients particulièrement hauts en couleurs, de l’adolescent malmené à l’école au commercial en burn-out en passant par le joueur de foot superstar qui doit cacher sa passion pour la littérature. On y retrouve ainsi des fiches techniques où le héros conseille telle lecture pour soigner tel problème, avec aussi la fiche de sa première patiente, une mère qui pense ne pas aimer son enfant, à laquelle il prescrit des portraits de mères terrifiantes pour la faire relativiser comme Vipère au poing ou Poil de carotte !

 

         

 

Pourquoi, selon vous, cette tendance se développe-t-elle autant en ce moment et pourquoi dure-t-elle (en dehors de l’éternel argument qui consiste à convoquer la crise ou la morosité ambiante) ?

 

Il ne faut pas négliger l’effet anti-dépresseur et cure de bonne humeur que les lecteurs viennent chercher dans ces livres face à un climat non seulement morose mais qui peut paraître littéralement anxiogène, notamment avec les attentats de 2015. Reste qu’il faut aussi souligner les valeurs d’humanité, de solidarité et d’entraide que ces livres mettent en avant et qui sont aussi dans l’air du temps, en témoignent l’explosion de phénomènes comme blablacar ou Airbnb . Tout comme les gens se tournent largement vers des systèmes de particulier à particulier, d’entraide, pour leur mode de transport ou de séjour, en littérature ils se tournent vers des livres qui valorisent la bienveillance et l’aide de l’entourage face à l’isolement de l’individu pour surmonter les épreuves de la vie.

 

Je pense notamment au livre irrésistible de Aurélie Valognes, Mémé dans les orties, où un octogénaire acariâtre vivant seul en planifiant les pires coups qui pourraient nuire à son voisinage va retrouver goût à la vie grâce à une fillette de 10 ans et une voisine geek de quelques décennies de plus. Ou encore à ce livre formidable de Karine Lambert qui approche les 100 000 exemplaires au Livre de Poche : L’immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes, où vous vous doutez que ces femmes unies par leur refus de n’entendre plus jamais parler d’amour et qui ont inventé une autre manière de vivre sans les hommes vont voir leurs certitudes vaciller avec l’arrivée d’une nouvelle locataire…

      

Quels sont vos livres fétiches dans cette catégorie ? 

 

Les romans de Barbara Constantine comme Et puis Paulette, ceux de Romain Puértolas cités ci-dessus, ou encore de Nicolas Barreau, des comédies romantiques délicieuses à l’instar du Sourire des femmes.

 

Quels feel-good-books du Livre de Poche faut-il mettre dans sa pile à lire pour ce printemps et cet été ? 

 

Le Livre de Poche a ce qu’il vous faut pour vous redonner le sourire tout l’été, avec – liste non-exhaustive ! :

Le premier jour du reste de ma vie, de Virginie Grimaldi : une croisière autour du monde pas comme les autres va changer la vie de trois femmes qui ont décidé de tout quitter pour tout recommencer, un cocktail irrésistible d’humour et de tendresse, d’évasion et d’émotion par une des nouvelles voix de la littérature féminine contemporaine.  

Mémé dans les orties d’Aurélie Valognes (cf. ci-dessus)

La petite fille qui avait avale un nuage grand comme la tour eiffel, de Romain Puértolas : les aventures rocambolesques d’une jeune factrice en partance pour chercher la petite fille malade qu’elle veut adopter en Afrique quand un volcan islandais se réveille… Mais l’amour donne des ailes. Êtes-vous prêt à vous envoler ?

Tu me trouveras au bout du monde de Nicolas Barreau : un savoureux marivaudage contemporain qui suit la quête d’un jeune galeriste parisien pour retrouver celle qui lui écrit des lettres d’amour enflammées. Un pur moment de bonheur !

 

Sans oublier, sous Préludes, 89 mois de Caroline Michel : "Elle a fait un bébé toute seule" version 2016 ou l’histoire de Jeanne, 33 ans, célibataire parisienne et contrôleuse de train dans le Paris-Auxerre, cœur cabossé par un chagrin d’amour, qui a abandonné la quête de l’homme idéal pour chercher le parfait géniteur. A 40 ans, son corps sera hors jeu. Elle a donc 89 mois pour faire un enfant. Le compte à rebours a commencé ! Un premier roman pétillant, rafraîchissant, plein d’humour et d’esprit, qui nous émeut autant qu’il nous fait réfléchir sur la société contemporaine, à travers ce portrait de femme éminemment attachant.

 

La tendance feel-good-book sur les réseaux

 

 

    

 

 

 

 

 

  

 

#Testezle avec MyBOOX

 

Comme son nom l’indique, un feel good book ça fait toujours du bien. Que vous ayez déjà adopté la tendance ou non, vous aimerez sans doute le dernier né de Virginie Grimaldi, Tu comprendra quand tu seras plus grande (Fayard). 5 exemplaires sont en jeu ici. Tentez de remporter cet ouvrage et de devenir l’un de nos testeurs. Pour cela rien de plus simple : donnez-nous votre avis sur le livre ici et sur les réseaux avec les hashtags #testezle et #myboox ! C’est par ici que ça se passe !

 

Noémie Sudre

 

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