Prix du Quai des Orfèvres 2018 : les cybermenaces au cœur du roman de Sylvain Forge

D’un "36 ", l’autre… À la PJ, il y a des traditions qui ne se défont pas. Si on a récemment quitté le mythique Quai des Orfèvres pour la rue du Bastion dans le nouveau quartier des Batignolles, le numéro est toujours là comme un condensé d’histoire. C’est donc dans un esprit alliant continuité et modernité que s’est réuni ce mardi 14 novembre tout le sérail des experts en criminalité ainsi que les journalistes, la maison d’édition Fayard et le parrain du prix, Richard Berry, pour remettre le Prix du Quai des Orfèvres 2018. 

"D’ici 2030 il y aura plus de robots que d’être humains sur terre"

Après avoir défriché un ensemble de 98 manuscrits et détaché 6 finalistes, le prestigieux jury composé de policiers, de magistrats ou encore d’avocats, a désigné le roman "correspondant le mieux à l’esprit du quai", "un roman en adéquation avec les locaux dans lesquels nous nous trouvons aujourd’hui" a indiqué le préfet de police de Paris dans son introduction. Et en effet, Tension extrême de Sylvain Forge qui paraîtra chez Fayard ce 15 novembre, aborde dans une intrigue haletante, une thématique encore inédite et qui en dit pourtant long sur l’évolution de notre monde. Objets connectés, intelligences artificielles, algorythmes et autres formes de transhumanismes : les quelques flics de la police judiciaire de Nantes où se déroule cette histoire vont avoir maille à partir avec un tueur de l’ombre capable de transformer les choses les plus inoffensives en bombes ultrapuissantes ou de pirater toutes sortes de systèmes d’information et de s’y infiltrer pour semer le chaos. 

Sylvain Forge, lauréat du Prix du Quai des Orfèvres 2018

Cybermenaces : quand polar et science-fiction se rencontrent

"Avec ce texte nous effectuons un saut technologique non pas dans un futur proche mais dans une brûlante actualité", a indiqué le préfet de police avant de dévoiler le nom du lauréat. Car Tension extrême n’a rien d’un roman d’anticipation comme nous l’a confié en avant-première le romancier déjà auteur de cinq polars et par ailleurs conseiller en entreprise dans le domaine des cybermenaces et de la sécurité des systèmes d’information. Tout ce qui figure dans le livre est plausible – c’est la condition sine qua non du prix – et toutes les technologies mentionnées sont réelles. Et si les avancées transforment le visage du crime, elles changent aussi les méthodes d’investigation. Oui, dans un futur très proche, la cafetière, la porte d’entrée ou encore le bracelet connecté d’une victime pourront en dire long sur ses derniers instants et ainsi orienter les enquêteurs. 

Richard Berry, parrain du Prix du Quai des Orfèvres 2018

À travers des personnages plus que jamais humains notamment ses deux enquêtrices principales, ce roman permet aussi de questionner à travers cette intrigue, la conception du monde que nous souhaitons laisser à nos enfants. À notre surprise le préfet de police terminait tout à l’heure son intervention sur ces mots optimistes et sensibles : "C’est sur l’âme humaine que nous devons fonder notre confiance". 

Le lauréat, le parrain et une partie du jury dans la nouvelle salle Bertillon du "Bastion"

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N.S