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26 Mai 2015
Pierre Bonnard en quelques mots par Isabelle Cahn
A l'occasion de l'exposition "Pierre Bonnard, Peindre l'Arcadie" qui se tient au musée d'Orsay jusqu'au 19 juillet, la commissaire et co-auteur du catalogue paru aux éditions Hazan, Isabelle Cahn, décrit l'oeuvre si lumineuse du peintre Nabi en quelques mots tels que "Couleur", "Bonheur", "Fragilité" ou encore "Cinéma".
Cela faisait presque dix ans qu’une vaste rétrospective n’avait été consacrée à Pierre Bonnard (1867-1947). Ses couleurs s’exposent enfin de nouveau au Musée d’Orsay du 17 mars au 19 juillet sous la très poétique bannière "Pierre Bonnard. Peindre l’Arcadie".
Comprendre l’unité du Nabi Bonnard
Le très beau catalogue officiel paru aux éditions Hazan est notamment cosigné par Guy Cogeval, président des musées d’Orsay et de l’Orangerie, par Isabelle Cahn, conservateur en chef au musée d’Orsay, par des conservateurs ou historiens de l’art mais aussi par le dessinateur et auteur Joan Sfar qui lui consacre un texte et plusieurs hommages en dessins. L’ouvrage permet de garder en tête la peinture éminemment joyeuse et lumineuse qu’est celle de Bonnard et d’en comprendre les différents aspects tout comme l’unité fondamentale.
Une idylle rêvée entre l’homme et son monde
En effet, comme Guy Cogeval le note en introduction, si Bonnard a sept vies de peintre tel les chats qu’il affectionne particulièrement, tout, sous son pinceau, prend la forme rêvée d’une idylle entre l’homme et son monde. On ne perçoit pas toujours combien l’artiste est pétri de références classiques, combien ses sujets intimes (compagne, maîtresse, famille, chats, lieux de vie, quotidien…) se souviennent toujours de l’Arcadie antique de Virgile et Poussin.
Ce qui l’aura toujours animé c’est la "recherche passionnée de l’unité parfaite entre l’homme et la nature" note encore Guy Cogeval. Une quête effrénée qui l’a mené à déployer ces couleurs à la fois chatoyantes et mélancoliques, mais aussi à passer par quelques saillies japonisantes notamment dans ses décors. Tout cela pour "voir le monde comme une Arcadie peuplée de nymphes et de silènes". Ses voyages, son tandem avec Edouard Vuillard, mais aussi ses photos de famille reproduites ici complètent encore le portrait d'un homme qui "a transformé tout ce qu'il touchait en jardin".
Pierre Bonnard, Peindre l’Arcadie
Du 17 mars au 19 juillet
Noémie Sudre