"Le secrétaire perpétuel et les membres de l’Académie française ont la tristesse de faire part de la disparition de leur confrère M. François Weyergans décédé le 27 mai 2019 à Paris". C’est en ces mots que la célèbre institution a annoncé hier la mort de l’auteur franco-belge lauréat à la fois du Renaudot et du Goncourt qui siégeait par ailleurs sous la coupole depuis 2009.
Du cinéma à l’écriture
Né en 1941 à Bruxelles, François Weyergans grandit auprès d’un père lui aussi écrivain, Franz Weyergans, qu’il convoquera en 1997 dans le livre Franz et François (Grasset). Une figure tutélaire dont il prolongera la passion pour les Évangiles. De cette enfance belge et de sa fréquentation de l’Institut Saint-Boniface-Parnasse tout comme Hergé, il reconnaîtra également dans les aventures de Tintin une source non négligeable d’inspiration. Il opte d’abord pour une carrière dans le cinéma en se formant l’IDHEC (Institut des Hautes Etudes Cinématographiques à présent nommé la Femis). Il réalise son premier film en 1961 sur Maurice Béjart tandis qu’il écrit aux Cahiers du cinéma et se prend de passion pour Robert Bresson et Jean-Luc Godard entre autres.
Une plume volontiers sarcastique et toujours introspective
On lui doit donc plusieurs documentaires et longs-métrages mais c’est surtout sa plume qui le fait connaître au début des années 1970 avec son premier roman intitulé Le Pitre inspiré de son analyse et récompensé du prix Roger-Nimier. En 1981, Macaire le Copte reçoit le prix des Deux-Magots. Sa plume sarcastique et introspective sera de nouveau couronnée de succès en 1989 avec Je suis écrivain, puis avec La Démence du boxeur, prix Renaudot 1992 et enfin Trois jours chez ma mère (Grasset), prix Goncourt en 2005 face à La Possibilité d’une île de Michel Houellebecq. En 2009 il est élu à l’Académie française au fauteuil de Maurice Rheims laissé vacant par la mort d’Alain Robbe-Grillet. Son dernier roman, Royal romance, est paru en 2012 chez Julliard et est disponible au Livre de Poche.
La rédaction