C’est une fresque sociale aux faux airs de polar. Une chronique urbaine rythmée comme un vieux rock efficace. Pour leur baptême du feu, les jurés du prix Anaïs Nin ne s’y sont pas trompés en décernant leur tout premier prix au très beau roman de Virginie Despentes, Vernon Subutex 1 (Grasset).
Dans cet ouvrage particulièrement réussi (voir notre conseil de lecture), Virginie Despentes raconte l'errance d’un disquaire usé par la vie qui, après s’être fait radier du RSA, perd sa boutique et se retrouve à la rue. L’occasion pour l’auteur de dresser une cartographie sociologique du Paris d’aujourd’hui à travers le portrait d’individus bouffés par leurs névroses. Avec en toile de fond, sexe, drogue, rock’n’roll et Facebook.
Virginie Despentes plébiscitée par le jury
Finaliste avec quatre autres auteurs, Virginie Despentes a été choisie au premier tour par neuf voix contre trois à Leila Slimani pour Dans le jardin de l'ogre et une à Anne Wiazemsky pour Un an après, tous deux chez Gallimard. Fondé par les romancières Nelly Alard et Capucine Motte, le prix Anaïs Nin se donne pour objectif de "récompenser une voix et une sensibilité singulières, l'originalité d'un imaginaire et une audace face à l'ordre moral", selon les organisateurs.
Un prix tourné vers l’international
Doté de 3000 euros, il s’agit d’un prix résolument orienté vers le monde. Outre son jury constitué d'auteurs français et d'agents littéraires anglais et américains, la récompense entend favoriser la traduction en anglais ainsi que la promotion du titre lauréat auprès des éditeurs anglo-saxons afin de faire découvrir des auteurs français à l'international.
Romancière américaine d’origine franco-cubaine (1903-1977), Anaïs Nin est l'un des rares écrivains à avoir été traduit du français vers l'anglais et de l'anglais vers le français.
O.S