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24 Juillet 2017

Hervé Le Tellier, Isabelle Monnin, Monica Sabolo… : découvrez la rentrée littéraire JC Lattès

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Auteurs emblématiques, premiers romans, littérature étrangère… La rentrée littéraire 2017 des éditions JC Lattès promet de belles surprises avec notamment le retour d’Isabelle Monnin, de Monica Sabolo ou encore de l’oulipien Hervé Le Tellier qui écrit pour la première fois sur sa famille. Mais pas seulement ! On vous dit tout sur ces beaux romans à paraître à partir du 23 août.

Que serait une rentrée littéraire sans ses trois piliers : les auteurs-stars, les primoromanciers et la littérature étrangère ? Les éditions JC Lattès ne dérogent pas à cette règle cette année en les mettant à l’honneur à leur programme d’août et septembre.

 

Hervé Le Tellier : "Je devais être le plus près possible des faits qui ont constitué mon enfance"

 

Membre de l’OuLiPo et notamment connu du public pour être l’un des "Papous dans la tête" de France Culture, Hervé Le Tellier publiera pour la première fois le 23 août un roman sur sa famille intitulé Toutes les familles heureuses.

 

"C’est un livre qui j’ai commencé à écrire il y a environ trois ans pour des lectures en public pour les jeudis de l’Oulipo", nous a confié l’auteur. "La construction a été grandement aidée par le fait que je m’adressais de manière orale dans l’écriture à un public. Je devais à la fois les faire sourire et les entraîner dans une histoire qui était mon histoire et être le plus près possible des faits qui ont constitué mon enfance", poursuit-il. Travaillant à comprendre cet enjeu qui consiste à se séparer de sa famille, Hervé Le Tellier s’inscrit dans la longue tradition des démarches autobiographiques qui confinent à l’universel.

 

Monica Sabolo : "A la recherche d’une vérité enfouie sous l’eau"

 

On attend également à la même date, le retour de Monica Sabolo, remarquée à la rentrée 2015 avec Crans Montana qui lui a valu le Grand prix SGDL du roman et un joli succès en librairie.

 

La montagne est encore une fois le décor de ce nouvel opus qui commence comme un Twin Peaks genevois. Sur les bords du lac Léman, une jeune fille de 19 ans se volatilise. Vingt-cinq ans plus tard, son frère, qui en avait alors 14 et nourrissait une vive fascination pour son aînée, se retrouve de nouveau hanté par le souvenir de sa sœur, pourtant enfoui pendant tant d’années. "Ce livre est une enquête existentielle et réelle à la recherche de la vérité", explique la romancière, "d’une vérité qui semble pour lui sous l’eau, sous la surface, quelque chose d’étrange qui a été prisonnier là pendant toutes ces années". Summer est d’ores-et-déjà sélectionné pour le prix du roman Fnac.

 

Isabelle Monnin : "Comme un géologue va gratter la montagne, j’ai essayé de voir comment une vie se sédimente"

 

Il faudra attendre le 20 septembre pour retrouver en librairie la prose tendre d’Isabelle Monnin. Ceux qui n’ont pas oublié son très beau livre Les Gens dans l’enveloppe associé à un disque d’Alex Beaupain (et qui donne lieu à une série de concerts exceptionnels à la Philharmonie de Paris du 3 au 5 septembre), seront ravis de se plonger dans Mistral perdu ou les événements.

 

Il y a deux sœurs. Une famille de gauche. Michel Drucker à la télé. Et un jour un chanteur aux cheveux jaunes qui se met à chanter Marche à l’ombre. "Elles décident qu’il  va être leur chanteur préféré", indique Isabelle Monnin. "Et puis ça se termine ces jours-ci. Il y a toujours Michel Drucker à la télé mais à part ça, presque tout a changé : sur les deux sœurs, l’une n’est plus là, la gauche n’en finit plus d’agoniser. Renaud est toujours là mais il est quand même drôlement abîmé et tend à la sœur qui reste un miroir assez triste sur toutes ces années qui ont passé et sur ce qu’elle pensait être", poursuit-elle. Tout comme dans son précédent roman imaginé autour d’une série de photos d’anonymes, la romancière excelle dans la chronique d’un autre temps et des vies simples. "C’est la chronique d’une génération mais pas seulement. J’ai voulu essayer de gratter à la manière d’un géologue qui va regarder une montagne, d’essayer de voir comment une vie se sédimente", conclut-elle.

 

Geneviève Jurgensen : "Comment devient-on soi-même ?"

 

Fouiller le passé, c’est aussi ce que fait Geneviève Jurgensen dans Avant l’avenir à paraître le 6 septembre. "C’est l’histoire d’une petite fille de trois ans qui, comme tout enfant, n’a aucun passé et à qui on demande de préparer son avenir", nous a confié l’auteur.

 

Après s’être attachée à parler de sa collaboration avec le psychanalyste Bruno Bettelheim dans La Folie des autres puis à analyser, dix ans après les faits, ce qui restait d’un grand malheur qui l’a frappée dans La Disparition, elle s’est demandée aujourd’hui : "Mais avant tout ça, que s’est-il passé ? Comment devient-on soi-même ?". "J’ai été à la recherche de ces premiers instants et de leur suite et ça m’a amenée à raconter les vingt premières années de ma vie". 

 

Dominique Schneidre : "En 1974, on refaisait le monde et on y croyait"

 

C’est autour d’une personnalité réelle que Dominique Schneidre a choisi de construire son prochain roman intitulé Trois verres de vodka attendu en librairie le 23 août. Nous sommes dans le Paris effervescent des années 1970. Un jeune couple franco-américain – elle psychanalyste, lui venant d’échapper à la conscription pour le Vietnam - fait la connaissance du réalisateur polonais Andrzej Zulawski. Fuyant la censure exercée de l’autre côté du rideau de fer, ce dernier s’est réfugié en France pour tourner L’Important c’est d’aimer qui abritera notamment la performance inoubliable de Romy Schneider. "En 1974, on refaisait le monde et on y croyait, ce qui est très différent de l’époque actuelle", nous a notamment glissé Dominique Schneidre. Chronique d’une époque où toute la Pologne convergeait vers Paris, Trois verres de vodka, est autant une fiction qu’une passionnante page d’histoire.

 

Arianne Monnier : "Prendre la mesure des nombreux silences qui se font entendre dans les cours d’assises"

 

Du côté des primoromanciers, la jeune Ariane Monnier publie un livre ambitieux dont le désir s’est affirmé lors de ses recherches en anthropologie dans le cadre d’un doctorat. "Je me suis confrontée à beaucoup d’audiences de cours d’assises pour des faits criminels et j’ai pris la mesure des nombreux silences qui se font entendre dans cet espace", explique l’auteure du Presbytère, à paraître le 23 août. Le récit part en effet du silence assourdissant d’un jeune homme incapable d’expliquer les gestes de violence qu’il a commis aux policiers et aux juges.

 

"J’étais dans une écriture universitaire et je me sentais débordée de ce cadre-là. Je devais trouver une écriture qui permette d’aller dans les non-dits, dans les sous-textes", nous a encore confié Ariane Monnier. Nous plongeons alors dans l’enfance de ce jeune homme au sein d’une famille installée dans un ancien presbytère en vase clos. Mais sous le vernis culturel et bourgeois, sous les beaux discours et les apparences, reste une place pour l’abus, le déni, le secret.

 

Arnaud de la Grange : "Le Turkestan chinois est un cadre grandiose dont la démesure répond à celle des passions humaines"

 

D’un métier à l’autre, c’est également le parcours du second primoromancier de cette rentrée littéraire JC Lattès. Arnaud de la Grange est en effet journaliste et a travaillé cinq ans en tant que correspondant d’un journal français en Chine. "J’ai beaucoup décrit le monde réel et j’avais envie d’avoir une écriture différente et je pensais que me déporter dans le temps m’aiderait", indique-t-il.

 

Dans Les Ventes noirs à paraître le 23 août, nous nous retrouvons donc en 1920 à la fin de la guerre civile russe dans les vastes plaines du Turkestan chinois sur la route de la soie. Au carrefour des empires et des religions, un jeune lieutenant est envoyé en mission pour arrêter un archéologue que l’ambition a mené au seuil de la folie. En nous faisant voyager dans ce "cadre grandiose dont la démesure répond à celle des passions humaines", Arnaud de La Grange se place dans la lignée d’Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad et de toutes les grandes épopées.

 

Littérature étrangère : de l’Argentine et de l’Italie

 

À peine rentrés de vacances, il nous faudra repasser les frontières avec Francesco Pesoraro et Inès Fernàndez Moreno.

 

Ancien urbaniste et architecte romain, le premier nous adresse son quatrième roman, La Vie en temps de paixqui lui valut d’être finaliste du prix Strega (l’équivalent italien de notre Goncourt). Si vous avez aimé le très beau film Nos meilleures années, ce livre est fait pour vous car il raconte à l’échelle d’un homme toute l’Italie depuis 1945. La critique italienne s’acorde d’ores-et-déjà à dire que La Vie en temps de paix est aux années 2010 ce que La Dolce Vita de Fellini était aux années 1960 !

 

Quant à Inès Fernàndez Moreno, c’est dans l’Argentine contemporaine qu’elle nous emmène avec Le Ciel n’existe pas (6 septembre). Les errances de sa jeune héroïne, Cala, dans le milieu de la drogue et de la mafia portègne sont prétextes à déambuler avec son lecteur dans une ville paradoxale où cohabitent légèreté et dénuement. Un décor qui abrite toutes les ambiguïtés de l’existence.

 

Bel été à tous et rendez-vous très bientôt pour découvrir les vidéos des auteurs de la rentrée littéraire JC Lattès ! En attendant, des extraits des romans sont disponibles sur toutes les fiches livres. 

 

N.S

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