En librairie cette semaine, Va et poste une sentinelle (Grasset) ne se pose pas légèrement tel l’oiseau de la couverture sur sa branche. En effet, pour bien des raisons, cette parution fait figure d’événement. D’abord, parce qu’il fait suite à Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, jusqu’à présent unique roman d’Harper Lee – aujourd’hui 89 ans et d’une discrétion à toute épreuve dans les médias – et "livre national" pour une bonne partie des Etats-Unis (dont Oprah Winfrey à qui l’on doit cette expression citée par Johanna Luyssen dans Libération/Next). Ensuite parce que – si l’intrigue se situe à peu près quinze ans après le premier opus – il a en fait été rédigé avant, au milieu des années 50, et constitue donc un roman de jeunesse, le premier, d’une auteur devenue culte. Enfin, parce que depuis sa parution outre-Atlantique l'ouvrage déchaîne les passions.
Atticus Finch comme on ne l’a jamais vu
Notamment parce que ce texte, aussi fort, dense et réfléchi soit-il, prend le total contrepied du premier. Souvenez-vous de Scout et de son père Atticus, avocat de la très conservatrice Bible belt, devenue statue indéboulonnable de la littérature américaine pour sa droiture et son honnêteté dans le cadre de son combat en faveur d’un homme noir accusé d’avoir violé une femme blanche. Scout a désormais 26 ans, vit à New York et a repris son nom de baptême, Jean Louise Finch. De retour à Maycomb dans l’Alabama, elle se heurte à une face de ses proches qu’elle ne connaît pas, et notamment aux secrets d’un Atticus Finch qui se montre sous un jour nouveau....
Une grande histoire d'émancipation
Une semaine après sa sortie aux Etats-Unis Va et poste une sentinelle s’était déjà vendu à plus d’un million d’exemplaires quand Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur en est à 40 millions d’exemplaires écoulés partout dans le monde. "Scout raconte (…) une histoire très intéressante : celle de son émancipation. A l’âge où les jeunes femmes se marient, elle s’en retourne à Maycomb, retrouve son père vieillissant, sa tante Alexandra, perdue dans la naphtaline du Sud, confédéré, et son amoureux, Hank – prisonnier de cette ville, lui aussi", indique encore Johanna Luyssen dans Libération/Next. Quant à Thierry Fiorile de France Info, il estime ce volume "beaucoup moins consensuel que le best-seller" notamment parce qu’Atticus Finch s’avère être "un personnage beaucoup plus complexe que le chevalier blanc incarné par Gregory Peck à l’écran". "Ce texte écrit il y a plus de cinquante ans n’a pas pris une ride. Remarquablement écrit, haletant, un immense roman de la littérature américaine, sans concession", poursuit-il. Une chose est sûre : le charme de Harper Lee opère toujours.
Un grand jeu-concours
A cette occasion, les éditions Grasset mettent en jeu jusqu’au 18 octobre, des exemplaires du livre dans un grand concours. Pour cela trouvez où se cache la vidéo de l’oiseau moqueur sur le site de l’éditeur et renseignez le formulaire pour participer au tirage au sort. Bonne chance !
N.S