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24 Juillet 2017

Erik Orsenna, Simon Liberati, Saphia Azzeddine… : découvrez la rentrée littéraire des éditions Stock

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De Pékin à New York, du Val d’Aoste à la Grèce, de la Révolution Française aux tranchées de la Première Guerre mondiale ou encore de Jean de La Fontaine à Francis Picabia : c’est tout un monde qu’embrassent les auteurs des éditions Stock à l’occasion de cette rentrée littéraire. Focus.

Une personnalité, un lieu, une époque, une vie… Tous les romans à paraître en cette rentrée littéraire chez Stock sont aux prise d’une manière ou d’une autre avec une réalité tangible qui donne corps aux œuvres et affûte la sensibilité des plumes. "Je me demande ici, à propos de cette superbe rentrée littéraire : qu’est-ce donc qu’une vie aventureuse ? Une vie romanesque ? Une vie réelle plus forte que la vie rêvée ?", se questionnait Manuel Carcassonne, directeur général des éditions Stock, au mois de juin. 

Les romans des pères 

De fait, il y a les romans s’inscrivant dans la veine de l’autofiction, partant d’une vie, celle de l’écrivain, pour s’approcher de l’universel. C’est le cas  de Simon Liberati, préoccupé pour la première fois à l’écrit par la figure paternelle. Les Rameaux noirs, à paraître le 23 août, est né d’une crise de délire du père de l’auteur. "A quatre-vingt-neuf ans, il m’a montré un autre visage que celui que je connais. Peut-être l’avais-je aperçu enfant et m’avait-il fait peur…", indique le romancier. Deux ans après le récit né de son histoire d’amour romanesque avec Eva Ionesco, il a voulu "revenir au mode de la confession et de l’autobiographie" autour de cette personnalité surréaliste notamment proche d’Aragon et au cœur de son inspiration littéraire. 

C’est du côté du père également qu’est allée fureter Pauline Perrignon pour écrire son premier roman, Demain sera tendre. Suite à la mort de celui-ci, elle a éprouvé le besoin de le raconter. A travers cette douleur intime, le récit de ce père qui rêve d’une autre gauche, d’un héros aux pieds d’argiles, le lecteur découvre tout un pan de l’histoire de notre pays, la naissance de convictions politiques chez une jeune femme mais aussi des faits, des odeurs, des joies, des peines, des utopies et des désillusions familiales qui nous touchent tous. 

En fait de roman familial, c’est plutôt un album de famille qu’ouvre Eric Romand en publiant Mon père, ma mère et Sheila, un bref récit composé de souvenirs épars comme des instantanés. Mais que vient faire là la chanteuse yéyé adulée par toute une génération ? Véritable idole et pilier du narrateur, elle aura structuré toute son enfance minée par le triste mariage de ses parents et leur incompréhension face aux "goûts bizarres", aux "attitudes gênantes" de leur progéniture. "Je voudrais être elle", exprime tout simplement le jeune narrateur.

Si le premier roman de l’Italien virtuose Paolo Cognetti, tout juste couronné du prestigieux prix Strega – l’équivalent de notre Goncourt –, revêt lui aussi des accents autobiographiques, il s’aventure aussi du côté de la tradition du nature writing chère à Henri David Thoreau. Les huit montagnes est en effet un magnifique roman d’apprentissage se déroulant dans le val d’Aoste racontant la quête d’une jeune homme qui chercher sa place dans le monde au cœur de ce paysage énigmatique tenant le rôle d’un véritable personnage. Pas étonnant qu’on le compare déjà à Jack London, Mark Twain ou Ernest Hemingway… 

D’autres vies que les leurs 

D’autres vies que les leurs occupent parfois les auteurs. C’est ici le cas des deux sœurs Anne et Claire Berest, fascinées par la figure de leur arrière-grand-mère. Il faut dire qu’il y a de quoi en écrire un roman ! Gabriële Buffet fut en effet la femme et la muse de Francis Picabia et une femme d’une liberté absolue pour son époque, allant même jusqu’à influencer tout une partie des artistes contemporains. Dans Gabriële, on croise en effet aussi Marcel Duchamp, Guillaume Apollinaire, Tristan Tzara ou encore Pablo Picasso. "La vie de ces êtres fut un roman, il nous restait donc à l’écrire", expliquent les deux romancières complices. 

Même époque, autre peintre, c’est Amedeo Modigliani qui passionne Olivia Elkaïm. Ou plutôt la principale de ses muses, la très jeune Jeanne Hébuterne dont elle suit le destin romanesque et tragique dans Je suis Jeanne Hébuterne. Aux côtés de l’artiste maudit, elle s’émancipe, pose pour lui, peint elle-même et se consume dans cet amour scandaleux, jusqu’aux confins de la folie. Elle mourra en 1920 à seulement 22 ans. D’une plume ultra sensible, la romancière donne un visage et une âme à certaines des toiles les plus connues au monde. 

De son côté, Jean-Luc Coatalem explore sa fascination pour l’écrivain voyageur Victor Segalen, Breton et Brestois comme lui. Celui qui partit au début du XXe siècle sur les traces de Guguin aux Marquises, de Rimbaud à Djibouti ou qui osa franchir les portes de la Cité interdite de Pékin en 1909 et qui viendra mourir mystérieusement dans la forêt du Finistère, mêle son souffle à celui de l’écrivain dans Mes pas vont ailleurs. Une épopée intime et littéraire. 

Conteur et érudit émérite, Erik Orsenna met son talent de passeur à nous montrer cette fois un Jean de La Fontaine mutin, libre et insoumis dans La Fontaine, une école buissonnière, attendu en librairie dès le 16 août. Avec ses 240 fables et 60 contes, autant d’amours, d’amitiés et d’inimitiés, le plus connu des auteurs français et son "destin bourré de paradoxes" sont ici scrutés par un académicien aussi enchanté qu’enchanteur. 

A la lisière du roman de genre

D’autres livres de la rentrée Stock s’aventurent masqués du côté du roman de genre. Saphia Azzeddine continue d’explorer la veine sociale avec Sa mère, l’histoire d’une jeune femme en "situation transitoire" - formulation édulcorée d’une assistante sociale pour évoquer la vie de Marie-Adélaïde, née sous X, caissière dans un snack, entourée de copines ex-taulardes et garde d’enfants à ses heures perdues. Que lui reste-t-il pour aller à la recontre de son destin ? Le culot, l’humour, l’insoumission. L’auteure de Mon père est femme de ménage et Bilqiss croque encore une fois une héroïne forte et moderne. 

Si genre il y a dans cette rentrée littéraire, Laurence Campa représente alors le roman historique, le roman de guerre plus précisément. Colombe sous la lune déroule la rêverie d’un Poilu. Les pieds dans la gadoue de la tranchée, il lève les yeux vers l’astre nocturne et se raconte, raconte le conflit, les élans de résistance et de résignation, les femmes et la souffrance, l’enfance et l’oubli. La jeunesse perdue en somme. Il faut de grands romanciers pour raconter la Grande Guerre, ses espoirs brisés et le difficile retour à la vie. Laurence Campa est de ceux-là.  

Historien, Antoine de Baecque s’aventure pour la première fois du côté de la fiction avec Les Talons rouges. Spécialiste des Lumières et de la Révolution française, l’auteur a en effet choisi de nous transporter au XVIIIe siècle. 1789 vient bouleverser la vie d’une famille aristocratique pas comme les autres puisqu’il s’agit de… vampires. Liés par l’idéologie du sang  synonyme de pureté, de lignée, de privilèges, ils ne tardent pourtant pas à se déchirer. Sous les dehors d’une fantaisie fantastique, l’auteur poursuit un questionnement qui l’occupe : faut-il refuser l’histoire ou bien s’y engager ? 

Pour la première fois publiée en France, la jeune Américaine Katie Kitamura nous dévoile sa prose ultra maîtrisée dans Les Pleureuses. Ça commence comme un film de Chabrol, un drôle de huis clos où les personnages se scrutent sans parvenir à se lire et ça vire au roman policier aveugle. Séparée de son mari dans le secret, la narratrice a accepté, à la demande de sa belle-mère, de tenter de le retrouver, après sa mystérieuse disparition dans une province grecque ravagée par les incendies. Dans un récit troublant et captivant mêlant enquête et quête intime de la narratrice, le lecteur est embarqué par cette plume virtuose déjà comparée aux plus grands auteurs américains. 

Septembre : le temps du retour 

Queue de la comète de la rentrée littéraire, le mois de septembre réserve d’autres surprises chez Stock. Camille Laurens fera la part belle à Edgar Degas pour le centenaire de la mort du peintre. La petite danseuse de quatorze ans, attendu le 1er septembre est une enquête personnelle et passionnée sur le destin d’un des modèles les plus connus au monde. 

Encore plein de facétie, Jean-Louis Fournier se dissèque dans Mon Autopsie, imaginant une jolie étudiante en médecine disséquant son corps mort, scrutant ses entrailles, son cœur et son âme. Un joli prétexte à se raconter avec la sensibilité et l’humour qu’on lui connaît. 

Passionnée par l’auteur d’À la recherche du temps perdu depuis toujours, Evelyne Bloch-Dano publiera le 20 septembre Une Jeunesse de Marcel Proust inspiré par sa découverte  du questionnaire de Proust original. Rempli par l’écrivain alors pré-adolescent, ce document précieux se révèle exemplaire de toute une génération au tournant du XIXe et du XXe siècle, un temps peuplé de jeunes filles en fleurs et de belles dames en crinolines, assurément fondateur pour le jeune Marcel. 

N’hésitez pas à lire tous les extraits de ces livres disponibles sur les fiches livres et ne manquez pas bientôt toutes les vidéos des auteurs de la rentrée littéraire des éditions Stock. 

N.S

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