Trois ans après les mensonges et les aveux aux forceps de Jérôme Cahuzac concernant son compte en Suisse et alors que s’ouvre ce lundi 8 février le procès de l’ancien ministre du Budget, un livre revient sur l’affaire qui a ébranlé la première année du quinquennat de François Hollande. Jean-Luc Barré est venu présenter son ouvrage, Dissimulations (Fayard) au micro de Léa Salamé dans la matinale de France Inter.
Jérôme Cahuzac ou "la chute de Rastignac"
"On est chez Balzac avec ce livre ?", se demande la journaliste. "Oui, ce livre c’est un peu la chute de Rastignac d’une certaine manière. On me présente comme l’ami de Jérôme Cahuzac, j’aimerais surtout dire que j’ai été son adversaire politique à l’origine. Mais ça me donnait une position qui me permettait de mieux comprendre peut-être qu’à travers une simple enquête, ce qu’était ce personnage et cette histoire (…)", commence l’écrivain et historien natif de Villeneuve-sur-Lot. Le huis clos provincial, le rapport aux femmes, à l’argent, l’ambition : voilà tous les ingrédients d’un roman balzacien et en effet réunis sous sa plume pour raconter cette histoire étonnnante.
Un rapport à l’argent pathologique
Aujourd’hui, l’ancien maire de Villeneuve-sur-Lot est, selon Barré "un homme brisé mais digne", traqué et peinant à trouver du travail. Malgré cela, son ouvrage n’est pas une réhabilitation bien au contraire : "J’ai simplement voulu essayer de comprendre, ce n’est pas à moi de juger mais à ceux qui vont se réunir aujourd’hui de le faire". C’est surtout la fascination pour le personnage qui a motivé l’écriture de ce récit entre souvenirs et enquête. "Ce personnage m’intrigue depuis l’origine, depuis 1997" surtout son rapport à l’argent précise-t-il. "Faire venir à Villeneuve-sur-Lot des laboratoires pharmaceutiques pour soutenir des clubs sportifs c’était assez original", termine-t-il dans un rire jaune.
N.S