"La mise en danger des personnages des Loyautés est typiquement de notre époque", nous livrait Delphine de Vigan il y a un an à propos de son précédent roman. Comme dans un écho, un prolongement de sa plume ou encore en suivant "le sillon qu’elle continue de creuser", nous disait-elle alors, la romancière publiera le 6 mars prochain un roman intitulé Les Gratitudes (JC Lattès).
Du poids de chaque mot et de "la pérennité des douleurs de l'enfance"
Nouvelle exploration des sentiments qui nous animent Les Gratitudes mettra encore une fois en scène plusieurs personnages : Michka, une jeune femme en train de perdre peu à peu l’usage de la parole, Marie, l’une de ses amies et Jérôme, l’orthophoniste chargé de la suivre. Car c’est bien de mots qu’il est question dans ce nouvel opus de la lauréate du prix Renaudot 2015. "Je suis orthophoniste. Je travaille avec les mots et avec le silence. (…) Je travaille avec la honte, le secret, les regrets. (…) Mais ce qui continue de m’étonner, ce qui me sidère même, ce qui encore aujourd’hui, après plus de dix ans de pratique, me coupe parfois littéralement le souffle, c’est la pérennité des douleurs d’enfance", exprime le personnage dans la présentation du livre.
"Vous êtes-vous déjà demandé combien de fois dans votre vie vous aviez réellement dit merci ?"
Dès les premières pages, lues par Delphine de Vigan elle-même ce matin dans l’émission d’Augustin Trapenard sur France Inter, Boomerang, on comprend l’enjeu du titre du roman et comment il résonne avec les propos du personnage : "Vous êtes-vous déjà demandé combien de fois par jour vous disiez merci ? (…) Des merci de politesse, de convenance sociale, automatiques, mécaniques. Presque vides. (…) Vous êtes-vous déjà demandé combien de fois dans votre vie vous aviez réellement dit merci ?"
Sur ce, nous vous laissons découvrir l’intégralité de cette magnifique première page et patienter avant la parution du roman le 6 mars.
La rédaction