Après avoir été élu en décembre 2013 et reçu son épée d’académicien des mains de Jean d’Ormesson ce 26 mai, Dany Laferrière est reçu sous la coupole de l’Académie française ce 28 mai à 15 heures.
Au fauteuil numéro 2 après Montesquieu, Alexandre Dumas fils, Hector Bianciotti…
Premier écrivain haïtien à siéger dans la prestigieuse institution, il occupera le non moins prestigieux fauteuil numéro 2 occupé en leur temps par Montesquieu ou encore Alexandre Dumas fils. Et - comme le veut la tradition - son discours d’intronisation rendra hommage à son prédécesseur, l’Argentin Hector Bianciotti. L’épée qu’il arborera a été confectionnée par le sculpteur haïtien Patrick Vilaire tandis que son habit vert est signé du québécois Jean-Claude Poitras.
L'écrivain du renouveau
Né à Port-au-Prince en 1953, Dany Laferrière possède les nationalités haïtienne et canadienne (il vit aujourd’hui principalement à Montréal). C’est auprès de sa grand-mère, qui l’a élevé en grande partie, que Laferrière apprend à malaxer les mots. Choisissant l’exil sous le régime autoritaire de Duvallier, il s’installe au Québec où il vit un temps de menus travaux avant de connaître un très grand succès avec son premier ouvrage Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer. Déjà la patte de l’auteur est là : l’autodérision, l’espièglerie lui servent à aborder des problèmes aussi sérieux que la sclérose liée aux origines géographiques, les préjugés de tous ordres, la grande ville ou encore l’écriture. Lauréat de beaucoup de prestigieux prix dont le Médicis en 2009 pour L’Enigme du retour (Grasset), Dany Laferrière manie aussi bien le registre romanesque que celui de l’essai notamment dans Tout bouge autour de moi (Grasset) écrit à la suite du tremblement de terre en 2012 en Haïti où il était présent, L’Art presque perdu de ne rien faire ou encore Journal d’un écrivain en pyjama (Grasset) où il parle de ses habitudes de lecteur.
N.S