Bien qu'ayant été discret au Japon, Jirô Taniguchi a su en revanche susciter l’engouement des lecteurs français de manga. Si bien que la France continue de publier ses œuvres malgré le décès de ce mangaka incontournable dans le monde du seinen (bandes dessinées japonaises destinées à un public masculin). C'est donc à titre posthume que Blue Corner a été publié chez Pika Graphics, nous permettant de découvrir enfin cette œuvre s'intéressant au monde de la boxe.
JIRÔ TANIGUCHI, 47 ANS DE CARRIÈRE ET ENVIRON 50 ŒUVRES
Débutée en 1970 avec Kareta Heya (littéralement "Une chambre rauque") et terminée par La Forêt millénaire en 2017, la carrière de Jiro Taniguchi aura duré près de 47 ans jusqu'à son décès en 2017. Tantôt illustrateur, tantôt scénariste, Tanigushi aura laissé derrière lui une cinquantaine d'oeuvres. Fan de shonen (bandes dessinées japonaises destinées à de jeunes garçons) durant une grande partie de son enfance, il s’orienta au cours des années 1960 vers le seinen et le gekiga (bandes dessinées japonaises dites "dramatiques" pour un public adulte), en s’inspirant de bandes dessinées occidentales. Dans ses mangas, Jirô Taniguchi se focalise sur des évènements de la vie quotidienne, accordant une grande place aux relations entre les êtres humains, la nature et les animaux.
BLUE CORNER, LA VIE SUR LE RING ET APRÈS LE RING
Blue Corner, manga en un seul tome dont le scénario a été réalisé en collaboration avec feu Caribu Marley, nous plonge quant à lui dans le monde de la boxe. Avec ses illustrations d’une précision remarquable - soulignant une importante documentation sur le sujet, Jirô Taniguchi nous fait part de la vie de Reggae, un éternel perdant, qui par un heureux hasard rencontre un ancien champion du monde de boxe. Celui-ci, voyant du potentiel dans Reggae, achète son contrat afin de le placer sur des rings plus prestigieux et enfin booster sa carrière. Un récit percutant mélangeant à la fois persévérance, violence sur le ring et conflits se déroulant en coulisses.
Un manga qui plaira aux fans de Mohamed Ali mais pas que.
L.F